Voilà plus de 8 ans maintenant que le Burkina Faso subit de plein fouet les affres du terrorisme. Le pays des Hommes intègres réalise d’immenses efforts pour repousser les groupes armés terroristes qui exercent une pression constante sur les forces armées nationales et les populations. La dégradation avancée de la situation sécuritaire avait servi de prétexte à l’armée pour perpétrer un coup d’État le 24 janvier 2022 et renverser le président d’alors, monsieur Roch Marc Christian Kaboré. Le lieutenant colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, à la tête du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) accède aux fonctions de chef de l’État. Il va conduire une transition qui aura pour tâche première de reprendre toutes les zones occupées par les combattants terroristes.
Damiba est confronté aux mêmes difficultés que Kaboré et il n’arrive pas vraiment à réduire la fréquence des incursions armées. Huit mois après sa prise de pouvoir, le lieutenant colonel Paul Henri Sandaogo Damiba est à son tour renversé par un coup d’État qui porte le capitaine Ibrahim Traoré à la tête du pays. Ayant réussi à s’attirer une forte adhésion populaire, le jeune capitaine s’inscrit dans une volonté de remettre le pays sur les rails dans le domaine sécuritaire. Des réformes sont enclenchées au niveau des forces armées nationales pour mieux organiser la lutte contre le terrorisme. Des résultats sont bien visibles sur le terrain avec la reprise de certaines localités, mais force est de constater qu’il reste encore beaucoup à faire.
Les forces armées nationales continuent d’être acculés et il arrive parfois que les pauvres populations civiles se retrouvent entre le marteau et l’enclume. Le caractère asymétrique de la guerre contre le terrorisme ne facile pas les choses. Des bavures, souvent attribuées aux forces armées nationales et aux supplétifs de l’armée (Volontaire de Défense pour la Patrie) sont enregistrés. Un évènement malheureux s’est déroulé ce 01 février 2023 dans la région de l’Est du Burkina Faso. En effet, les corps sans vie de plus d’une dizaine de personnes ont été retrouvés au niveau de la Route Nationale N°4.
Le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) a fait un communiqué pour dénoncer les faits qui se sont déroulés dans les localités de Piega, Sakoani et Kankangou. Le CISC a indiqué que plusieurs parents de victime l’ont saisi pour faire cas de suspicions d’exécutions sommaires de civils qui seraient l’œuvre des forces armées nationales en mission de sécurisation d’un convoi en partance pour la mine de Boungou. D’après les données du CISC, 30 personnes dont 7 femmes et un bébé ont trouvé la mort après le passage du convoi.
L’organisation de la société civile affirme que le bilan pourrait s’alourdir. Les témoignages recueillis par le collectif sont formels sur le fait que les victimes n’étaient pas armés. Le CISC a rappelé que ce n’est pas la première fois qu’on enregistre des exécutions sommaires dans cette zone du Burkina. Des cas similaires ont été signalés à plusieurs reprises, mais il n’y a jamais eu de suite. « Nous continuons de collecter les informations afin de pouvoir traduire tous les responsables et leurs commanditaires devant la justice et a demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire indépendante et impartiale sur ces crimes » peut-on lire dans le communiqué du Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés.
Laisser un commentaire