La vague d’arrestations enregistrée depuis quelques semaines dans les rangs des cybercriminels au Bénin fait réagir certains artistes. Après le rappeur béninois Vano Baby qui a supplié le président Patrice Talon pour qu’il revoie la méthode, c’est Blaaz qui s’est adonné à ce même exercice. Abondant dans le même sens que son confrère, la légende du rap béninois a déploré les lourdes peines (10 ou 5 ans de prison selon Vano) qui auraient été infligées aux jeunes tombés aux mains l’Office central de répression de la cybercriminalité (OCRC). Pour lui, tout porte à croire qu’il s’agit d’un règlement de compte.
Blaaz veut plus de souplesse
« Si c’était moi, la première arrestation servirait à réprimander (1 à 6 mois plus saisit de tes biens acquis illégalement) et lorsque tu récidives, on peut t’arrêter pour une durée plus longue», a fait savoir en commentaire Blaaz de la publication de Vano qu’il a partagée sur le réseau social de Mark Zukerberg. Il a par la suite invité les jeunes à la vigilance par ces temps de répression. Pour lui, des « innocents » auraient été embarqués juste parce qu’ils se trouveraient « à un endroit où une opération d’arrêt a lieu ».
« Réfléchissez autrement »
Quelques heures plus tôt, le rappeur qui s’est fait connaître par sa chanson « Adigoue Gboun Gboun » avait supplié dans sa vidéo sur Facebook le président Patrice Talon afin qu’il puisse revoir la méthode employée dans la répression. En langue locale fongbé et dans un langage qui lui est propre, il a demandé une seconde chance pour les jeunes.
« Monsieur le président, Genoux au sol, je vous demande très respectueusement de revoir la méthode. Je vous le demande de tout mon cœur, réfléchissez autrement sur la situation de la jeunesse », a-t-il lancé tout en disant craindre des représailles pour s’être exprimé sur le sujet.
Togbè Yéton demande d’enfermer les cybercriminels
« Mon staff m’a refusé ça, mais je ne pouvais pas rester longtemps sans rien dire. J’ai dû affronter ma peur. Je sais que cette vidéo peut me créer des ennuis, mais j’assumerai. 10 ans de prison est trop. », a-t-il poursuivi. Le rappeur masqué Togbè Yéton n’est tout de même pas dans la même dynamique que les deux autres. Toujours par le même canal, il a pris le contre-pied de Vano et de Blaaz.
« Si quelqu’un est cybercriminel, il va se faire arrêter par la police républicaine. Le président Patrice Talon ne peut pas accepter la cyber-arnaque au Bénin. Aucun président ne peut l’accepter. A la place du président, que ferais tu? Pouvez-vous l’accepter », indique-t-il.
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