Depuis près de deux ans, il n’est presque plus possible d’être nommé au poste de régisseur de prison et d’avoir la chance d’y passer du temps. Les limogeages sont presque inévitables et font passer ce poste en tête des plus indésirables de la République. Toutes statistiques bien tenues, le poste de régisseur de prison et de ses lampistes de gardien-chef et de simples gardes pénitenciers apparaissent de plus en plus comme les plus risqués de la république. Le taux de longévité se réduit chaque jour comme une peau de chagrin et les tenants de ce poste vivent dans une angoisse terrible. Dans le rang des policiers, les témoignages font froid dans le dos. Certains racontent comment ils sont obligés de faire des neuvaines et des prières quotidiennes pour que l’on ne se rappelle jamais de leur noms pour les nommer à un poste de régisseur de prison ou même simple garde pénitencier.
D’autres sollicitent même les services des devins et des charlatans afin de ne jamais être nommés à des postes dans l’une quelconque des onze prisons et maisons d’arrêt du pays. Les sacrifices afférents sont faits et certains charlatans s’étonnent même de l’ampleur de telles sollicitations. « Souvent les gens se rapprochent de nous pour qu’on les nomme mais depuis, on voit de plus en plus certains qui viennent nous voir pour nous demander de les aider à ne pas être nommés dans les prisons », confie un thaumaturge d’Abomey-Calavi.
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