Dans un développement surprenant, le tribunal kényan a ordonné la libération sous caution du pasteur influent Ezekiel Odero le jeudi 4 mai. Il avait été arrêté la semaine précédente suite à la découverte de 109 cadavres dans une forêt du sud-est du Kenya. Les enquêteurs soupçonnent que parmi les victimes du tragique incident de la forêt de Shakahola, certains fidèles de l’Église de la Vie Nouvelle, dirigée par Odero, pourraient être impliqués.
Cette forêt était le lieu de rassemblement des membres de la secte évangélique, l’Église internationale de Bonne Nouvelle, dirigée par le pasteur Paul Nthenge Mackenzie. Ce dernier encourageait un jeûne extrême pour «rencontrer Jésus». Il est désormais poursuivi pour «terrorisme» avec 17 autres personnes.
Ezekiel Odero, un télévangéliste renommé et fortuné, a été libéré sous caution de 1,5 million de shillings kényans (près10 000 euros). Il doit se présenter à la police une fois par semain.. Cependant, les enquêtes à son encontre pour diverses accusations, dont «meurtre», «aide au suicide» et «crimes contre l’humanité», continuent.
Des fidèles morts de faims
Les premières autopsies des corps découverts à Shakahola ont révélé que la majorité des victimes sont mortes de faim, tandis que d’autres ont peut être connu une fin difficile. Ce scandale a suscité des critiques envers les autorités kényanes pour ne pas avoir mis fin aux actions du pasteur Mackenzie, qui avait déjà été arrêté à plusieurs reprises pour ses sermons extrêmes.
Le ministre de l’Intérieur, Kithure Kindiki, a annoncé un remaniement majeur des services de sécurité de la région côtière, transférant les responsables principaux. Ce drame a également ravivé le débat sur la régulation des cultes au Kenya, et plus globalement en Afrique où pullulent de nombreuses églises. Le président William Ruto a mis en place un «groupe de travail présidentiel» sur ce sujet doit être lancé prochainement.
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