Une décennie après le déclenchement de l’intervention militaire en Libye qui a abouti à la chute du régime de Mouammar Kadhafi, l’ombre de l’ancien dirigeant libyen continue de hanter l’ancien président français, Nicolas Sarkozy. Des accusations de financement illégal de sa campagne présidentielle en 2007 par la Libye continuent d’être au cœur d’un vaste scandale politique et judiciaire en France. Le Parquet National Financier (PNF) a récemment demandé un procès pour Sarkozy et douze autres personnes dans le cadre de cette affaire, connue sous le nom de « financement libyen« .
Sarkozy est mis en examen pour « corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens« , des charges liées aux allégations selon lesquelles son équipe de campagne aurait reçu jusqu’à 50 millions d’euros du régime de Kadhafi. Parmi les autres personnes soupçonnées d’être impliquées figurent des personnalités de premier plan de l’époque Sarkozy, dont Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth, qui sont tous mis en examen pour divers délits liés à cette affaire.
L’enquête, lancée il y a une décennie à la suite de la publication par le site Mediapart d’un document attribué au chef des renseignements extérieurs libyens, a mené les magistrats en Libye, en Arabie Saoudite, en Suisse et en Malaisie, et a abouti à la rédaction de dizaines de milliers de pages de procédures. Sarkozy a toujours nié les accusations, contestant sa mise en examen et déposant plusieurs recours procéduraux, tous rejetés.
Cette affaire est d’autant plus ironique que c’est sous la présidence de Sarkozy que la France a lancé l’offensive occidentale en 2011 qui a abouti à la chute de Kadhafi. L’ancien dictateur libyen a été tué par des rebelles en octobre de la même année. Ainsi, bien que Kadhafi soit mort depuis plus d’une décennie, son ombre continue de planer sur la carrière politique de Sarkozy, remettant en question l’intégrité de son mandat présidentiel et menaçant de ternir davantage son héritage.
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