Prisons béninoises : La main lourde de la justice

Au Bénin, les peines d’emprisonnement sont devenues plus nombreuses et plus lourdes. Cinq, dix, quinze, voire vingt ans de prison ferme, là où en Occident, les accusés écopent de peines  plus légères. Si l’objectif est de ramener le délinquant sur le droit chemin, il a été démontré que même la peine de mort ne dissuade pas la commission de crime. De lourdes peines de prison comme s’il en pleuvait. La justice béninoise n’hésite plus à appliquer la loi pénale dans toute sa rectitude. Plus personne ne s’étonne d’ailleurs d’entendre le  prononcé des sentences de  cinq, dix, quinze et même vingt de prison ferme contre un accusé. De fait, les juges béninois sont devenus «  les bouches de la loi » pour évoquer les termes  stricto sensu du philosophe des « Lumières »  Montesquieu  dans son ouvrage « L’Esprit des Lois ».

En fait, les peines d’emprisonnement ont pris une place croissante dans l’ensemble du système pénal béninois depuis 2018, année au cours de laquelle le nouveau code pénal et celui du Numérique ont été adoptés sous l’égide de Me Joseph Djogbénou alors ministre de la justice. Ces lois, toujours plus sévères ont augmenté les peines de prison, alors que le principe de la case prison est considéré comme dernier recours. De telles condamnations constituent des punitions disproportionnées tout particulièrement lorsqu’elles s’appliquent à des crimes qui ne sont pas accompagnés d’actes de violences notamment l’escroquerie, la cybercriminalité ou l’abus de confiance. Les exemples sont légion. Ainsi, le jeudi 11 mai dernier, le tribunal d’Abomey-Calavi a condamné un jeune homme à  05 ans dont 04 ferme pour avoir vu la nudité d’une femme. Un autre a écopé de 07 ans de prison, uniquement pour avoir refusé de restituer des sous transférer sur son compte par erreur. Le 02 mars dernier, cinq personnes reconnues coupables « d’escroquerie par le biais d’un système électronique » ont été condamnés à….

cinq ans d’emprisonnement ferme. Dans une affaire de délivrance frauduleuse de passeports à des étrangers, un ancien haut responsable des services de l’immigration  lui aussi a été condamné à 10 ans d’emprisonnement pour « abus de fonction ». Mais a contrario, les peines sont moins lourdes de l’autre côté du continent. En France par exemple, Damien Tarel qui avait giflé le président Emmanuel Macron, n’a écopé que de 18 mois de prison dont 04 ferme. Il n’a passé que 03 mois en prison avant de recouvrer sa liberté. Fin 2008, Moutazer al-Zaïdi, le journaliste irakien devenu célèbre après avoir lancé sur l’ex-président américain Georges Bush ses souliers, a été condamné à 3 ans de prison puis à un an. Pas besoin d’être devin pour savoir comment les choses se seraient passées ici au Bénin.

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4 réflexions au sujet de “Prisons béninoises : La main lourde de la justice”

  1. Moi je pense que cette méthode de justice n’est pas pour réduire la commissions de crime mais pour désengorger la population
    Sinon ils pourront bien changer la méthode

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  2. Quand on voit la vidéo du régisseur de la prison de Cotonou décrivant devant Yao et l’ex ministre de la justice les conditions carcérales, on est révolté et dégoûté …C’est le résultat des inepties pondues par le clan mafieux et ses petites mains, les Dogbemouet autres plaisantins de ‘Alladstin pour inspirer la terreur dans les populations.,.Honte et déchéance morale

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  3. On retiendra de cet excellent article que plus de la moitié des prisonniers n’ont pas eu de process ( inculpes et prévenus)..,
    Les procureurs sont devenus juges délivrant mandats de dépôt à la chaîne à toute présentation. Les juges des libertés peu nombreux , débordés, semblent être la pour amuser la galerie

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