La dernière édition de l’Intersolar Europe, qui s’est clôturée vendredi à Munich, a servi de toile de fond à un incident juridique qui pourrait provoquer des tensions entre l’Allemagne et la Chine. Un dirigeant senior d’une entreprise chinoise active dans l’industrie photovoltaïque a été arrêté par la police fédérale allemande alors qu’il se rendait au salon. Identifié comme un haut responsable de l’entreprise Jiangsu Green Power New Energy, l’homme a été interrogé par le parquet d’Augsbourg avant d’être libéré sous certaines conditions, dont l’interdiction de quitter le territoire allemand, selon certaines sources.
En toile de fond, cette arrestation souligne l’enjeu complexe de la dépendance de l’Europe à l’égard des équipements solaires chinois, vendus à des prix imbattables. L’Europe cherche à encourager ses entreprises à se développer sur son sol, dans le but de réduire cette dépendance. Cependant, l’arrestation de ce cadre chinois souligne l’ampleur des défis auxquels l’Europe est confrontée.
L’arrestation s’est produite dans un contexte de suspicion de violation des mesures antidumping mises en place par l’Union européenne contre les entreprises photovoltaïques chinoises entre 2015 et 2017. Ces mesures, qui ont pris fin en 2018, imposaient des droits d’importation allant jusqu’à 64,9% sur les produits solaires chinois vendus en dessous d’un certain prix minimum. Le cadre arrêté aurait outrepassé ces règles, selon l’avocate qui le défend.
Malgré le flou entourant l’incident, les répercussions pourraient s’étendre bien au-delà de l’Allemagne et de la Chine. En effet, plusieurs médias d’État chinois ont déjà sonné l’alarme, craignant le début d’une vague de répression contre d’autres dirigeants de l’industrie solaire locale. Toutefois, le procureur d’Augsbourg a démenti ces rumeurs, affirmant que l’incident concernait des faits passés. Quoi qu’il en soit, cette affaire illustre clairement les tensions qui perdurent entre l’Europe et la Chine dans le domaine de l’énergie solaire.
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