Les relations entre le Maroc et la France traversent une phase critique, comme en témoigne le report indéfini de la visite du président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Geoffroy Roux de Bézieux, initialement prévue pour le 26 juin. Ce report, demandé par Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), est le dernier d’une série d’incidents qui jettent une ombre sur les relations entre les deux pays. Alj a déclaré que le contexte actuel, fortement dégradé par les éruptions diplomatiques, n’était pas favorable à la réception du patron des patrons français.
Fabrice Le Saché, vice-président et porte-parole du Medef, n’a fait aucun commentaire sur cette situation qui met en évidence les tensions grandissantes entre la France et le Maroc. Néanmoins, Alj a souligné la qualité des relations entre la CGEM et le Medef, espérant reprogrammer la visite dès que l’environnement sera favorable. Ces tensions ne sont pas nouvelles.
En mars 2023, Emmanuel Macron, lors d’une tournée africaine, avait tenté de convaincre ses partenaires du continent que la France était prête à réengager ses relations avec le Maroc de manière pragmatique, en mettant l’accent sur le dialogue entre les sociétés civiles des deux pays. Cependant, ces propos n’ont pas été bien reçus au Maroc, où une source officielle a critiqué la réduction du Maghreb à sa diaspora par la France. L’un des points de discorde majeurs entre les deux pays est l’influence présumée de la France dans la genèse et la promotion de l’affaire Pegasus, un scandale d’espionnage international. De plus, le Maroc a exprimé sa frustration face à des problèmes tels que la restriction arbitraire des visas, la campagne médiatique et le harcèlement judiciaire.
Ces tensions politiques surviennent au moment où le Maroc s’oriente de plus en plus vers l’anglais dans son système éducatif, comme en témoigne la réforme majeure annoncée en mai 2023 pour élargir l’enseignement de l’anglais au niveau du collège. Cette mesure reflète une tendance régionale plus large, avec des pays comme l’Algérie diminuant également l’importance du français dans leurs systèmes éducatifs. Toutefois, il convient de souligner que l’objectif de cette réforme n’est pas d’éliminer le français, mais de promouvoir le plurilinguisme.
En mettant l’accent sur l’anglais, le Maroc cherche à équiper ses élèves de compétences linguistiques supplémentaires pour naviguer dans un monde de plus en plus globalisé. Cependant, ce mouvement soulève des questions sur l’influence future de la langue française dans la région, en particulier dans le contexte des tensions politiques actuelles entre la France et le Maroc.
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