Le barrage Nova Kakhovka, situé dans le sud de l’Ukraine, a été détruit en début de semaine, provoquant de vastes inondations et forçant des milliers de personnes à fuir. Selon les services de sécurité ukrainiens, les forces russes seraient à l’origine de cette catastrophe. Parallèlement, Kiev est soupçonnée d’avoir orchestré le sabotage de Nord Stream, un pipeline stratégique pour l’approvisionnement en gaz de l’Europe. Selon le Service de sécurité ukrainien (SBU), une conversation téléphonique interceptée prouverait l’implication des forces russes dans la destruction du barrage. Celle-ci a été publiée sur la chaîne Telegram du SBU.
On y entend deux hommes, présumés être russes, discuter des conséquences de cette catastrophe. Bien que l’authenticité de cet enregistrement n’ait pas pu être vérifiée indépendamment, les propos tenus dans cette conversation pointent du doigt une unité de sabotage russe. « Ils (les Ukrainiens) ne l’ont pas frappé. C’était notre groupe de sabotage« , déclare l’un des hommes.
Cette destruction, loin d’être un accident, aurait donc été un acte délibéré des forces russes. Le but ? Selon le SBU, l’intention était de « faire chanter l’Ukraine en faisant sauter le barrage et en organisant une catastrophe d’origine humaine dans le sud de notre pays ». Cependant, l’ampleur des dégâts a dépassé les prévisions : « Cela ne s’est pas déroulé comme prévu, et (ils ont fait) plus de dégâts que ce qu’ils avaient prévu« , ajoute l’homme dans l’enregistrement.
L’Ukraine aussi accusée
Pendant ce temps, des sources bien informées citées par le quotidien belge De Tijd ont révélé que l’Ukraine est suspectée d’être impliquée dans le sabotage du pipeline Nord Stream en septembre 2022. Selon ces informations, fournies par la CIA aux services de renseignements belges, l’Ukraine aurait joué un rôle crucial dans cette attaque sans précédent sur une infrastructure énergétique européenne.
L’impact du sabotage sur Nord Stream a été significatif. Avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Allemagne était fortement dépendante du gaz naturel russe. De plus, plusieurs entreprises énergétiques européennes, dont le français Engie, le néerlandais Gasunie, l’allemand Wintershall, ainsi que le russe Gazprom, avaient investi dans Nord Stream 1. Cet acte de sabotage aurait donc pu mettre en tension l’alliance avec l’Ukraine.
Ces accusations mutuelles de sabotage entre la Russie et l’Ukraine intensifient les tensions dans une région déjà fortement ébranlée par le conflit. Si elles étaient confirmées, ces actions pourraient constituer des crimes de guerre et des actes d’ »écocide », selon le SBU, qui a ouvert une enquête à ce sujet.
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