Paul Kagame, président du Rwanda, a opéré des changements significatifs au cœur de l’armée. Le dirigeant a, en effet, décidé d’opérer un remaniement massif dans les rangs des forces armées, limogeant une série d’officiers de haut rang pour ce qui a été qualifié d’« indiscipline ». Les généraux Aloys Muganga et Francis Mutiganda, deux figures emblématiques de l’armée rwandaise, ont ainsi été destitués, tout comme une série d’autres gradés dont les noms n’ont pas été révélés. Le limogeage s’est étendu jusqu’au sommet de la hiérarchie militaire, avec le remplacement du ministre de la défense et du chef d’état-major des armées.
Alfred Murasira, ministre de la défense depuis 2018, a été remplacé par Juvenal Marizamunda. Les nouvelles figures de proue de l’armée sont désormais le général Mubarakh Muganga, nouveau chef d’état-major, et le général Vincent Nyakarundi, à la tête de l’armée de terre. Ces bouleversements ont également touché la tête du renseignement militaire et de la sécurité intérieure. Le Président Kagame, lors de la prestation de serment des nouveaux responsables, a tenté de normaliser ces changements, déclarant que « l’objectif reste le même », et que la seule différence est que « une personne est déplacée d’un poste à un autre ».
Selon lui, le travail « doit être fait de manière compétente » et avec une « compréhension de la gravité de ces responsabilités ». Pourtant, ces déclarations contrastent avec la magnitude des changements opérés, impliquant le renvoi de centaines de gradés, et la résiliation des contrats de service de 112 autres, avec effet immédiat.
Le contexte dans lequel ces limogeages interviennent n’est pas à ignorer. Ils surviennent en effet peu de temps après que l’armée de la République Démocratique du Congo (RDC) a accusé l’armée rwandaise et la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) de planifier une attaque contre la ville de Goma, dans l’est de la RDC. Ce contexte géopolitique tendu aurait, selon certaines sources motivé Paul Kagame. Craint-il un renversement ? Rien n’est sûr ! En limogeant massivement les officiers de son armée, le président rwandais cherche peut-être à renforcer son autorité et aussi garder le contrôle de l’armée, tout en assurant un renouvellement de la hiérarchie militaire qui pourrait s’aligner plus étroitement sur sa vision stratégique.
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