L'horizon géopolitique du Maroc a connu un virage significatif. Alors que le pays nord-africain est en quête de soutien pour sa souveraineté sur le Sahara occidental, une alliance naissante avec Israël semble conforter le royaume chérifien. Cependant, ce pacte d'opportunité n'est pas sans ses complications, en particulier concernant la question palestinienne et la possible escalade des tensions avec l'Algérie. Après la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental par Israël, une correspondance très significative a émané du Maroc.
Le Premier Ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a reçu une lettre de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, affirmant que la décision israélienne était « à la fois, juste et clairvoyante ». Cette décision conforte, selon le Roi, le Maroc dans ses droits historiques sur ses provinces sahariennes, et soutient l'initiative d'autonomie marocaine pour la région dans le cadre de la souveraineté du Royaume.
La lettre royale comprenait également une invitation destinée à Netanyahu pour effectuer une visite officielle au Maroc. Ce développement, en plus de renforcer les liens bilatéraux, offre également une plateforme pour la défense des droits de chacune des deux nations. Israël pouvant compter sur le Maroc dans le monde arabe.
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Des concessions à venir...
Cependant, ce rapprochement ne se fait pas sans concessions. Selon certains analystes, Rabat pourrait se sentir contraint de modérer sa position concernant la Palestine, voire d'encourager la Palestine à accepter les futures propositions d'Israël. En effet, ce soutien d'Israël à la cause du Sahara occidental pourrait nécessiter un quid pro quo de la part du Maroc.
L'origine du conflit sur le Sahara occidental remonte à 1975, lorsque le Maroc a revendiqué la région après le retrait de l'Espagne, l'ancienne puissance coloniale. Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, revendique également la région et a mené une lutte armée pour l'indépendance jusqu'à un cessez-le-feu en 1991. Les tensions entre le Maroc et l'Algérie ont persisté en raison de ce différend non résolu.
Le rapprochement avec Israël pourrait aussi aggraver ces tensions. L'Algérie, qui est également, outre le front polisario, défenseur de longue date de la cause palestinienne, pourrait voir ce rapprochement comme une trahison des principes panarabes et une menace à sa propre position dans la région.
Le rapprochement entre le Maroc et Israël pourrait s'avérer être une épée à double tranchant. D'une part, il pourrait consolider la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et ouvrir la voie à des relations bilatérales plus étroites. D'autre part, il pourrait attiser les tensions avec l'Algérie et mettre le Maroc dans une position délicate par rapport à la Palestine. Seul le temps nous dira si ce pas audacieux se révèle être pour le meilleur ou pour le pire.
