Luiz Inacio Lula da Silva, le président brésilien, a ouvertement critiqué la démission des pays développés en matière d’accords sur le climat. En direct lors d’une émission hebdomadaire sur YouTube, Lula da Silva a souligné que les pays occidentaux ont systématiquement échoué à mettre en œuvre des accords clés tels que le protocole de Kyoto, les accords de Copenhague, la conférence de l’ONU à Rio en 2002 et l’accord de Paris. Selon lui, cet échec est le reflet d’un manque d’engagement des pays riches à l’égard de la protection de l’environnement.
Le président brésilien a également pointé du doigt les tentatives de l’Union européenne d’imposer des obligations environnementales supplémentaires aux pays en développement, en particulier dans le cadre de l’accord commercial entre l’UE et le marché commun du Sud (Mercosur), qui inclut le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay. Lors de récentes rencontres avec le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, Lula da Silva a exprimé son opposition aux exigences supplémentaires proposées par l’UE. Il a souligné que tout accord devrait se baser sur un partenariat stratégique sans menaces réciproques.
La tension monte suite à l’accord commercial signé par l’UE avec la plus grande union commerciale et économique d’Amérique du Sud en 2019, un accord mis en veilleuse à cause de l’augmentation de la déforestation de l’Amazonie sous la présidence de Jair Bolsonaro. Avec l’accession au pouvoir de Lula da Silva en janvier 2023 et sa promesse d’accorder une priorité accrue à la question environnementale, l’accord commercial UE-Mercosur est de nouveau à l’ordre du jour. Toutefois, l’UE a formulé plusieurs demandes supplémentaires en matière environnementale, exigeant de facto que les pays du Mercosur atteignent les objectifs volontaires de l’accord de Paris sur le climat. Ces conditions ont été qualifiées de « difficiles » par le ministre brésilien des Affaires étrangères, Mauro Vieira.
Lula da Silva a également accusé l’UE de se montrer menaçante, tandis que le ministre Vieira a critiqué le déséquilibre de ces nouvelles conditions pour l’accord. En comparaison, lorsque l’UE a conclu un accord similaire avec le Canada, les offres étaient, selon les mots de M. Vieira, « beaucoup plus généreuses ». Cela met en lumière une apparente incohérence dans l’approche des pays développés en matière d’accords environnementaux, renforçant la critique de Lula da Silva sur leur manque d’engagement.
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