Au Bénin, la question des « prisonniers politiques » suscite de vives réactions et appels à la clémence envers ceux qui sont actuellement derrière les barreaux. Parmi les voix qui se sont élevées en faveur de leur libération figure celle de l’ancien président de la Cour Constitutionnelle, Me Robert Dossou. Invité de l’émission « Vous à nous » sur Peace Fm ce dimanche 23 juillet, il a exhorté le chef de l’État, Patrice Talon, à accorder la grâce présidentielle à Joël Aïvo, Réckya Madougou, et d’autres personnalités incarcérées pendant la crise politique.
Une autre voix connue sur la scène politique nationale vient de lancer un appel au chef de l’État Patrice Talon pour la libération des détenus politiques. Après des personnalités comme l’ancien ministre Alassane Soumanou Djimba , l’ancien ministre Feu Roger Gbégnonvi et les anciens présidents de la République du Bénin Nicéphore Soglo et Boni Yayi, l’un des éminents juristes du Bénin, Me Robert Dossou a pris la parole pour demander au président Talon, de gracier Aïvo, Madougou et consorts. L’ancien président de la Cour constitutionnelle a fait ce plaidoyer au cours de l’émission « Vous à Nous » de la radio Peace Fm.
Me Robert Dossou affirme que le moment est venu pour Patrice Talon, de prendre la décision de gracier ces détenus. « Je crois qu’il est temps… qu’il (Patrice Talon ndlr) les gracie d’office. Il en a le pouvoir. Il peut le faire», a martelé le constitutionnaliste qui souligne que plus tard ou maintenant la procédure d’amnistie peut être engagée. L’invité de la radio Peace FM va plus loin en « quémandant » la grâce présidentielle pour ces détenus.
« Moi je quémande ça là. S’il faut quémander, je quémande parce-que ça va lui faire du bien à lui-même. Ça là, je le maintiens. Ça dégèle un certain nombre de choses et même parmi ceux qu’il va gracier, il trouvera des supporters (…) pour la suite et pour tout. Il ne peut pas le savoir lui-même. Les ouvertures de ces dernières années donnent une nouvelle espérance. Ces nouvelles espérances doivent être concrétisées», a confié le constitutionnaliste au micro de la radio Peace FM.
En insistant sur le fait que le président de la République a le pouvoir de gracier d’office, l’invité estime que cela permettrait de décrisper la situation sociopolitique du pays, marquée par des frustrations qui durent depuis quelques années. Le constitutionnaliste souligne également que cette grâce présidentielle serait bénéfique pour Patrice Talon lui-même. Il laisse ainsi entendre que cette libération pourrait être perçue positivement par la population et va permettre à l’actuel chef de l’État, le président Talon de gagner en popularité.
Ce plaidoyer de Me Dossou rejoint celui d’autres personnalités et organisations de la Société civile béninoise qui ont déjà appelé à la libération des prisonniers politiques, notamment l’ancienne ministre Reckya Madougou et Joël Aïvo incarcérés depuis 2021. Jusqu’à présent, le Chef de l’État n’a pas répondu favorablement aux différents appels concernant ces deux personnalités même après les recommandations d’un groupe d’experts de l’ONU qui s’est penché sur le cas de l’ancienne ministre de la Justice.
Pour rappel, l’ancienne ministre de la justice béninoise, Réckya Madougou, a été incarcérée en mars 2021 puis condamnée à 20 ans de prison en décembre de la même année par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, pour « financement du terrorisme« . De son côté, le constitutionnaliste Joël Aïvo a été condamné à dix ans de prison fin 2021 pour « complot contre l’autorité de l’État » et « blanchiment de capitaux« . Ces deux personnalités ont à plusieurs reprises, dénoncé les conditions difficiles dans lesquelles elles sont incarcérées. Sur le cas Reckya Madougou, le groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations-Unies a réclamé l’année dernière, sa remise en liberté immédiate.
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