Crise au Niger : Alger a-t-il des chances de réussir sa médiation ? Voici un handicap

Le président Tebboune (Ryad Kramdi, AFP)

Le Niger continue d’occuper l’actualité politique sous-régionale. En effet, face à la menace de plus en plus persistante du recours à la force par la CEDEAO pour rétablir le président déchu Bazoum, l’Algérie tente visiblement de sauver les meubles. Selon un communiqué de la diplomatie algérienne, le président Abdelmadjid Tebboune a dépêché son ministre des Affaires Étrangères vers ses homologues du Bénin, du Nigeria et du Ghana.

Il s’agit toujours, selon le communiqué, d’une tournée ouest-africaine sur « la crise au Niger et les moyens de la prendre en charge, à travers la contribution à une solution politique qui évitera à ce pays et à la région tout entière les retombées d’une éventuelle escalade de la situation ». Le choix des présidents à rencontrer n’est pas anodin. L’homme fort d’Abuja est le président en exercice de la CEDEAO alors que celui du Bénin est le médiateur de la communauté. La question qu’il convient de se poser est de savoir si l’Algérie, a les armes nécessaires pour mener à bien cette entreprise ou si le pays de Tebboune bénéficie de la réputation nécessaire pour atteindre son objectif.

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Dès le début de la crise, le pays dirigé par Abdelmadjid Tebboune s’est formellement opposé à un recours à la force dans le cadre de son règlement. Sa façade maritime pourrait également être désormais exploitée par le Niger en lieu et place de celle du Bénin à cause des sanctions sous-régionales. Les autorités algériennes n’ont pas manqué de lancer récemment une information qui a été démentie par la France il y a quelques heures. Selon une information passée à la radio, les autorités algériennes avaient donné « une suite négative à la demande française de survol du territoire national pour attaquer le Niger ».

Ces différents agissements confortent l’Algérie dans la posture de pays opposé à la force d’une part et d’autre part d’un soutien dont bénéficient les militaires au Niger. Cette dernière position pourrait être un handicap à sa médiation. Les autorités de la CEDEAO pour la part ont visiblement pour objectif d’être fermes contre les coups de force. L’instance sous-régionale pourrait-elle accepter facilement de collaborer avec les militaires nigériens sans que le président Bazoum se soit rétabli ? La mission s’annonce tout de même assez compliquée pour l’Algérie.

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