La mer méditerranée n’en finit plus d’enregistrer des morts. Le 6 août dernier, l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) a indiqué qu’au moins une trentaine de migrants étaient portés disparus dans le chavirement de deux embarcations au large de la ville de Lampedusa. Les rescapés du naufrage ont déclaré que 41 personnes sont portées disparues. Le drame qui se joue en méditerranée semble devenir une routine dans les conscientes collective. L’opinion publique internationale est tellement habituée à recevoir de très mauvaises nouvelles venant de cette partie du monde qu’elle semble désormais amorphe. Les cadavres qui s’accumulent sont devenus de simples chiffres.
Au cours de la prière hebdomadaire de l’Angélus, le pape François a exprimé toute sa peine face à la série de drame qui se joue en méditerranée. Il a prié pour les 41 personnes portées disparues et appelle le monde à prendre consciente face à cette tragédie. Selon les chiffres de l’OIM, pas moins de 2060 migrants ont perdu la vie en mer méditerranée depuis le début de l’année. « C’est une plaie ouverte dans notre humanité. J’offre mes encouragements aux hommes politiques et aux diplomates qui cherchent à la guérir, dans un esprit de solidarité et de fraternité » dira le souverain Pontife. Le message du Pape François sera-t-il entendu ? Ce n’est pas la première fois qu’il alerte sur la situation des migrants, mais malheureusement son message n’a pas une grande portée.
Au plan international, le successeur de Benoît XVI et Antonio Guterres semblent être les seuls à s’émouvoir de la catastrophe qui se déroule en méditerranée. Quand on fait un parallèle avec la situation en Ukraine et de l’aide spontanée actionnée par la communauté internationale au profit des réfugiés ukrainiens, on se pose des questions. Pourquoi, les migrants sont abandonnés à leur triste sort en méditerranée ? N’eût été le courage, la volonté, l’abnégation et l’humanisme de certaines ONG, la situation serait bien pire. Avec les moyens de bord, ces ONG et leur bateau humanitaire constituent presque le seul espoir des migrants lorsqu’un naufrage survient. Les ressortissants de l’Afrique subsaharienne périssent en grand nombre en mer méditerranée.
Leurs dirigeants semblent impuissants face à ce qui se passe. Les migrants subsahariens sont prêts à braver la mort pour rejoindre l’Europe parce qu’aucune perspective ne leur est offerte dans leurs pays d’origine. Il est grand temps que les dirigeants africains à travers l’Union Africaine (UA) prennent à bras le corps ce problème. Pour réduire l’immigration clandestine et son corollaire de tragédie, il faut que les élites politiques, économiques, culturelles se mettent ensemble pour créer des conditions qui permettront d’endiguer ce phénomène. Toutes les entités africaines qui sont capables d’apporter de la plus-value dans divers domaines seront les bienvenus afin de créer de véritables opportunités pour les populations de l’Afrique subsaharienne. Nos élites doivent créer l’espoir sur le continent, le rêve afin que nos jeunes ne se sentent plus obligés de défier la mort pour espérer se réaliser ailleurs.
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