Le Burkina Faso a décidé de mettre un terme à la concession aéroportuaire de Donsin précédemment accordée à un consortium français composé des groupes Meridiam et Aéroport de Marseille Provence (AMP). Cette résolution intervient après un incident tragique en janvier 2023, où un effondrement sur le site a entraîné la mort de sept personnes, suscitant des inquiétudes concernant la qualité des travaux réalisés. Outre cet accident, plusieurs autres facteurs ont contribué à cette décision. Des interrogations avaient été soulevées concernant certaines clauses du contrat jugées défavorables pour le Burkina Faso.
Des points spécifiques tels que la durée de la concession, le régime fiscal proposé et des manquements à la réglementation intérieure en matière d’aviation civile étaient au centre des préoccupations. Le ministre des Transports, Roland Somda, a critiqué le modèle financier de la convention et a remis en question la contribution financière du consortium français, jugée insuffisante.
La nouvelle plateforme aéroportuaire, qui devait remplacer l’ancien aéroport de Ouagadougou-Taamsê, était censée être un symbole de modernité et d’expansion. Avec un investissement initial de 220 millions d’euros, cet aéroport avait pour ambition d’accueillir jusqu’à un million de passagers avec des infrastructures à la pointe de la technologie.
Toutefois, cette annulation s’inscrit dans un contexte plus vaste de tensions croissantes entre le Burkina Faso et la France. Depuis la prise de pouvoir du Capitaine Ibrahim Traore en septembre 2022, les relations bilatérales ont été marquées par des incidents diplomatiques et des manifestions anti-françaises. Plus récemment, la ministre des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, a annoncé la fin de la Convention fiscale de non-double imposition avec la France, faisant suite à des désaccords persistants. Ces événements soulignent la détérioration progressive des relations entre les deux nations, avec la France suspendant son aide au développement en réponse à ces tensions.
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