Face à l’urgence climatique, les États-Unis envisagent de déployer une approche audacieuse déjà testée dans le passé… En 2019, les émissions mondiales de CO2 ont atteint un sommet historique de 33,1 gigatonnes. Ce gaz, principal coupable de l’effet de serre, est responsable de près de 77% des émissions de gaz à effet de serre et a contribué à une augmentation de 1,2°C de la température mondiale depuis l’ère préindustrielle. Dans ce contexte, l’administration Biden s’apprête à investir 1,2 milliard de dollars pour la construction de deux premières usines commerciales ayant pour objectif d’aspirer le CO2 de l’atmosphère. Baptisée Direct Air Capture (capture directe de l’air), cette technologie représente, pour certains, une avancée majeure dans le combat contre le réchauffement climatique.
Cette technologie permet à des machines d’englober l’air environnant, qui, une fois filtré, subit plusieurs réactions chimiques pour isoler le CO2. Ce dioxyde de carbone capturé est ensuite stocké en profondeur et peut servir dans divers secteurs, tels que la construction et la production de carburants aéronautiques.
Un enjeu important
La lutte contre le changement climatique est sans doute l’un des plus grands défis de notre époque. Au cœur de cette bataille, se trouve l’enjeu de la survie de milliers d’écosystèmes, la protection des populations vulnérables face aux catastrophes naturelles amplifiées et la préservation de notre planète pour les générations futures. Les effets dévastateurs du réchauffement climatique sont déjà visibles : montée des eaux, intensification des phénomènes météorologiques extrêmes, disparition d’espèces animales et végétales, et crises humanitaires liées aux migrations climatiques.
Si des actions concrètes et drastiques ne sont pas rapidement mises en place, ces phénomènes s’accéléreront, menaçant la biodiversité, l’économie mondiale et la vie humaine elle-même. Dans ce contexte, la transition vers des énergies propres, la reforestation à grande échelle, la sensibilisation globale et l’adaptation des infrastructures sont impératives pour inverser la tendance et assurer un avenir durable pour tous. Les projections alarmistes indiquent que sans action, la température globale pourrait grimper jusqu’à 4°C d’ici 2100, avec des conséquences dévastatrices pour l’écosystème.
Les USA passent à l’offensive
Jennifer Granholm, secrétaire à l’énergie, a annoncé que ces projets pilotes verraient le jour au Texas, piloté par Occidental Petroleum, et en Louisiane, sous la houlette de l’organisation de recherche Battelle. Le coût des installations sera divisé entre le gouvernement fédéral et les entreprises en question. Pour Granholm, ces initiatives ont le potentiel de démontrer la viabilité des technologies de nouvelle génération dans la lutte contre la crise climatique. Toutefois, tout le monde ne partage pas cet optimisme. Plusieurs voix au sein de la communauté scientifique et parmi les défenseurs de l’environnement restent sceptiques.
Selon le New York Times, l’ancien vice-président Al Gore, par exemple, voit dans cette technologie un danger, craignant qu’elle ne serve de prétexte aux producteurs de combustibles fossiles pour poursuivre leurs activités nuisibles. Gore pointe du doigt le coût prohibitif actuel de cette technologie et l’énergie consommée par le processus, suggérant qu’il serait plus sage de prévenir les émissions de CO2 plutôt que de tenter de les corriger a posteriori. L’avenir nous dira si cette approche audacieuse de la capture directe de l’air sera une véritable révolution ou un investissement mal avisé dans la lutte mondiale contre le réchauffement climatique.
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