Au Sénégal, l’actualité sociopolitique de ces derniers jours est dominée par l’affaire Ousmane Sonko. L’opposant sénégalais a été placé en détention ce 31 juillet pour appels à l’insurrection et complot contre l’État. Dans la foulée, le parti PASTEF du maire de Ziguinchor fut dissout. Voilà plus d’un an maintenant qu’Ousmane Sonko est confronté à des démêlés avec la justice. Les choses se sont accélérées ces derniers mois avec le procès Adji Sarr. Ousmane Sonko ne cesse de crier à une machination politico-judiciaire qui a pour seul objectif de l’écarter de la course à l’élection présidentielle de 2024.
Les sympathisants de Sonko sont dans la même lignée et ils n’hésitent pas à battre le pavé pour se faire entendre. Cela fait plusieurs mois maintenant que le mercure sociopolitique est en ébullition au Pays de la Teranga. Les partisans du leader du PASTEF ont initié plusieurs manifestations pour soutenir leur champion. Cela a provoqué des heurts avec leurs corollaires de morts et de dégâts matériels. Pour éviter les regroupements spontanés et éviter de nouveaux heurts, le gouvernement sénégalais a pris la décision de suspendre temporairement le réseau social Tik Tok.
Depuis quelque temps, la plateforme est beaucoup utilisée par la population sénégalaise pour s’informer sur l’actualité du pays. Après Tik Tok, les autorités vont-elles restreindre l’ensemble d’Internet ? Après Internet, les rassemblements seront-ils également interdits ? On a l’impression que le gouvernement fait tout son possible pour éviter une situation d’embrasement général. Cette stratégie est-elle la meilleure ? Ne va-t-elle pas contribuer à exacerber les tensions au sein de la population ? En 2022, Roch Marc Christian Kabore, alors président du Burkina Faso avait eu à suspendre Internet pour atténuer la contestation sociale.
Grave erreur, car cela a augmenté considérablement l’hostilité envers son régime facilitant ainsi le Coup d’État du Lieutenant Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Pour ne pas envenimer la situation, les autorités sénégalaises doivent peser le pour et le contre dans l’intérêt de toutes les parties prenantes. Il faut privilégier la désescalade dans l’optique de renforcer la cohésion sociale.
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