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Énergie verte: l’Afrique incontournable avec ses minéraux saura-t-elle saisir cette chance ?

Le sous-sol africain a longtemps été une source de richesses qui transcende les frontières géographiques et les époques historiques. Même en laissant de côté des civilisations telles que l’Empire du Mali et les Ashantis, la portée des ressources du continent est impressionnante. Les mines d’or et de diamants de l’Afrique du Sud, par exemple, ont été au cœur de l’économie mondiale depuis leur découverte au XIXe siècle. Plus au nord, la République Démocratique du Congo est l’un des plus grands producteurs mondiaux de cobalt, un élément indispensable à la fabrication des batteries modernes. La Zambie et le Botswana sont également des acteurs clés dans l’extraction du cuivre et des diamants, respectivement.

Des pays comme le Nigeria, l’Angola et le Gabon sont devenus des acteurs majeurs dans l’industrie pétrolière. Plus récemment, d’autres minéraux comme le coltan, utilisé dans les technologies de la communication, ont été découverts en abondance dans divers pays africains. Cette diversité et cette abondance de ressources minérales montrent que la richesse du sous-sol africain est un élément clé non seulement pour le développement du continent lui-même mais aussi pour le reste du monde.

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Une transition énergétique qui pourrait tout changer

L’Afrique, continent de richesses et de promesses, est au carrefour d’un enjeu mondial crucial : la transition vers une énergie plus verte et durable. Elle détient les clés de cette révolution grâce à ses vastes gisements miniers, essentiels à la fabrication de technologies de pointe et écologiques. Historiquement, l’Afrique a toujours été une terre riche en ressources naturelles. Or, diamants, cuivre et platine ont été extraits de ses entrailles pour alimenter la croissance économique mondiale. Cependant, cette richesse n’a pas toujours été synonyme de prospérité pour ses habitants. En effet, la gestion des ressources naturelles classiques a souvent été émaillée d’inégalités et de mauvaise répartition des retombées économiques. Une question se pose donc : l’histoire se répétera-t-elle avec les minéraux essentiels à la transition énergétique ?

Selon un rapport de la CNUCED, le continent africain regorge de minéraux essentiels pour le futur énergétique vert. L’importance de ces minéraux n’est plus à prouver. Ils sont au cœur de la fabrication de produits comme les smartphones, les panneaux solaires et surtout, les véhicules électriques. Ainsi, l’Afrique détient une position stratégique dans cette transition énergétique mondiale, en détenant près de 19% des minéraux essentiels à l’essor des véhicules électriques.

Une liste impressionnante

La liste de ces minéraux est impressionnante. L’Afrique abrite 48,1% des réserves mondiales de cobalt, 47,6% de manganèse, 21,6% de graphite naturel, 5,9% de cuivre et 5,6% de nickel. Ces chiffres témoignent du potentiel immense du continent dans le secteur de l’énergie verte.L’avenir énergétique vert est indissociable de l’augmentation de la demande en minéraux. Une voiture électrique, par exemple, nécessite six fois plus de minéraux qu’une voiture traditionnelle. Cette réalité préfigure une demande mondiale en forte croissance, positionnant ainsi l’Afrique comme un acteur incontournable de cette révolution verte.

Cependant, face à ce potentiel, des défis majeurs subsistent. La leçon de l’histoire incite à la prudence. Le continent saura-t-il gérer ces richesses de manière équilibrée ? La nouvelle génération, plus consciente des enjeux de développement durable, saura-t-elle impulser un changement dans la gestion des ressources, assurant une redistribution équitable des bénéfices ? La transition énergétique est une opportunité pour l’Afrique de réécrire son histoire économique.

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La question de la transformation des minerais bruts

La transformation sur place des ressources naturelles en Afrique est un enjeu crucial pour assurer une croissance économique durable et équilibrée du continent. Au lieu d’exporter des matières premières brutes, qui sont ensuite transformées ailleurs, il est impératif que l’Afrique développe ses capacités industrielles pour réaliser ces transformations sur son propre territoire. Ceci permettrait d’augmenter la valeur ajoutée des produits, de créer des emplois locaux qualifiés, de stimuler le développement technologique et d’encourager l’innovation. En outre, cela contribuerait à une répartition plus équitable des bénéfices tirés des richesses naturelles, renforçant ainsi l’autonomie économique et la résilience du continent face aux fluctuations des marchés mondiaux.

Si elle parvient à capitaliser sur ses ressources minérales tout en assurant une gestion équitable et durable, le continent pourrait non seulement être au cœur de la révolution verte, mais aussi être un modèle pour le monde entier. En conclusion, le futur de l’énergie verte est indissociable de l’Afrique et de ses minéraux. La chance est là, palpable, mais il appartient à l’Afrique et à ses dirigeants de la saisir pleinement, pour le bien de ses habitants et de notre planète.

Une réponse

  1. Avatar de Sonagnon
    Sonagnon

    Pourquoi en parlant d’économie en Afrique on se limite à parler des richesses naturelles ?

    C’est de la médiocrité se limiter à être pourvoyeuse de matière première aux industries des autres.

    Il faut des industries manufacturières de toutes sortes pour offrir du travail à la jeunesse grandissante.
    Sans une telle vision, nous ne sortirons jamais de la pauvreté.

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