Il ya une dizaine d’années, la Chine avait lancé un gigantesque projet qui avait pour ambition de tracer les Nouvelles routes de la soie. Avec cet immense projet, Xi Jipping voulait renforcer la puissance de l’Empire du Milieu et en faire un acteur incontournable dans le commerce mondial. Ce concept titanesque se déploie sur plusieurs continents (150 pays à travers l’Europe, l’Afrique et l’Asie) et il va sans dire que son autonomisation va changer l’économie mondiale. Conscientes des ambitions de la Chine, d’autres superpuissances ne comptent pas se faire damer le pion.
En marge du sommet du G20, l’Europe, l’Inde et les USA ont annoncé la mise en œuvre d’un grand projet qui ressemble étrangement aux Nouvelles routes de la soie des Chinois. Il s’agit d’un corridor économique reliant l’Inde, le Moyen-Orient et l’Europe le tout supervisé et financé en partie par les États-Unis. « Ce corridor est bien plus qu’une simple voie ferrée ou un câble, c’est un pont vert et numérique qui reliera les continents et les civilisations » a déclaré Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne lors du G20 à New Delhi. Les superpuissances qui ont initié ce projet estiment qu’il va apporter une réelle plus-value dans le processus du commerce international.
L’Europe, l’Inde et les USA sont convaincus que le corridor Inde-Moyen-Orient-Europe est beaucoup plus impactant et sûr que les Nouvelles routes de la soie de la Chine. D’après des sources concordantes, le corridor sera équipé d’une liaison ferroviaire, d’un câble transcontinental haut débit et d’un futur gazoduc à hydrogène. Le projet va traverser des pays comme les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, la Jordanie et Israël. Cette annonce intervient dans un contexte de bouleversement géostratégique. Le corridor indo-européen met en avant des intérêts divers.
Les USA ont trouvé un moyen pour concurrencer l’hégémonie des Chinois. L’Europe va s’ouvrir de nouveaux marchés après avoir perdu gros dans la guerre russo-ukrainienne. L’Inde quant à elle va trouver un moyen pour s’imposer face à la Chine. En effet, l’Inde aurait dû être un pilier dans la planification des Nouvelles routes de la soie. Cependant, New Delhi n’avait jamais vu d’un bon œil le projet chinois estimant qu’il allait endetter de manière stratosphérique les États qui allaient y adhérer. Pour l’Inde, les Nouvelles routes de la Soie sont juste un moyen pour la Chine d’avoir une emprise sur les intérêts de plusieurs pays. Pour le moment le coût d’investissement du corridor indo-européen n’a pas été dévoilé, mais on imagine qu’il s’annonce pharaonique.
Laisser un commentaire