Raymond Ndong Sima, un économiste et critique acerbe de l’ex-président Ali Bongo, a été désigné Premier ministre de transition par le général Brice Oligui Nguema. Cette nomination survient dans le contexte de l’éviction récente d’Ali Bongo du pouvoir, marquant ainsi un tournant sans précédent dans la politique gabonaise. Le décret officialisant cette nomination a été lu à la télévision d’État le 7 septembre. Ndong Sima, âgé de 68 ans, est loin d’être un novice en politique. Il a précédemment occupé le poste de Premier ministre sous Ali Bongo de 2012 à 2014.
Toutefois, malgré cette collaboration antérieure, il a ultérieurement pris ses distances avec le pouvoir, dénonçant régulièrement une gouvernance défaillante. Sa dissidence ne s’est pas arrêtée là puisqu’il s’est opposé à Ali Bongo lors des présidentielles de 2016 et 2023, soulignant son désir de changement pour le pays. Le 30 août, dans un acte sans précédent, un groupe de hauts gradés militaires, incluant des membres de diverses forces de sécurité, a annoncé la prise du pouvoir, rejetant par la même occasion les résultats des élections du 26 août. Ils ont dénoncé un processus électoral qu’ils estiment frauduleux et qui aurait favorisé le président sortant.
À la tête de cette révolte, le général Brice Oligui Nguema s’est rapidement positionné comme le président de la période de transition, une position qu’il a officialisée en prêtant serment le 4 septembre. Bien que la durée exacte de cette transition reste indéfinie, Oligui Nguema a évoqué l’instauration d’un gouvernement intégrant des figures politiques de divers horizons, reflétant une volonté d’inclusivité.
Le Gabon est actuellement à un carrefour. La nomination de Ndong Sima, figure emblématique de l’opposition, comme Premier ministre de transition, suggère une orientation vers une gouvernance plus inclusive. Alors que le pays se prépare pour cette période inédite, de nombreux Gabonais restent optimistes quant à l’opportunité de changements démocratiques profonds.
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