Le Maroc et l’Algérie s’écharpent à l’ONU sur ce dossier qui les oppose

Les tensions entre le Maroc et l’Algérie ont des racines profondes. Ces frictions remontent à l’époque post-coloniale, exacerbées par des différends frontaliers et des luttes de pouvoir régional. La fermeture des frontières entre les deux pays en 1994, suite à des divergences sécuritaires et politiques, est un symbole fort de cette mésentente persistante. Les relations diplomatiques sont marquées par des périodes de gel et de réchauffement sporadique, avec une méfiance mutuelle alimentée par des rivalités géopolitiques et des visions divergentes sur des questions clés, notamment la gouvernance et les mouvements d’indépendance dans la région.

Malgré les multiples tentatives de médiation et les appels à la réconciliation, ces tensions historiques continuent de façonner les interactions entre Rabat et Alger, entravant la coopération régionale et le développement économique de l’Afrique du Nord. Lors de l’assemblée générale de l’ONU, un vif échange a eu lieu entre les représentants du Maroc et de l’Algérie au sujet du Sahara occidental, défini comme un « territoire non autonome » par les Nations unies.

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Ce territoire, jadis colonie espagnole, est source de contentions depuis des années. Le Maroc, qui détient 80 % de ce territoire, propose un plan d’autonomie tout en gardant sa souveraineté. À l’opposé, les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, appuyés par l’Algérie, réclament l’organisation d’un référendum d’autodétermination.

Violentes critiques

L’ambassadeur algérien, Amar Bendjama, a vivement critiqué son homologue marocain, l’accusant de déformer les paroles du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui avait récemment réitéré son soutien à un tel référendum. M. Bendjama a déclaré : « Chacun son camp. Nous Algériens, nous avons choisi celui de la justice, de la décolonisation, de la liberté et des droits de l’homme ». Il s’est également inscrit en faux contre les allégations associant le Polisario au terrorisme, affirmant que les puissances ont souvent cherché à diaboliser les défenseurs de la liberté.

Face à ces critiques, l’ambassadeur marocain, Omar Hilale, n’a pas manqué de répliquer, regrettant la dualité des propos de son homologue. En réponse, l’ambassadeur marocain Omar Hilale a vivement répliqué, accusant l’Algérie de manquer de sincérité dans ses condoléances suite à un récent séisme au Maroc, tout en l’attaquant sur le dossier sahraoui. « On ne peut pas verser des larmes de crocodile et, en même temps, attaquer un pays qui vit toujours dans un drameVous manifestez votre solidarité et votre soutien mais, en même temps, vous injectez votre venin, vous insultez les morts, vous insultez les Marocains » a-t-il lancé. Pour M. Hilale, le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine demeure l’unique solution viable pour résoudre cette question.

Les USA avaient déjà pris position dans le dossier

Dans ces querelles, il est important de noter que les États-Unis ont manifesté leur soutien à la position marocaine. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a qualifié le plan d’autonomie du Maroc de « sérieux, crédible et réaliste », tout en saluant les efforts du Maroc dans d’autres domaines tels que le changement climatique et les énergies renouvelables. Les relations tendues entre l’Algérie et le Maroc sont palpables au-delà de ce dossier. En effet, depuis août 2021, les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques.

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L’Algérie, en alignement avec le Front Polisario, demeure fermement en faveur d’un référendum pour déterminer l’avenir du peuple sahraoui, en désaccord avec la position marocaine. Ce conflit, profondément enraciné dans l’histoire des deux pays, demeure un point de discorde majeur sur la scène internationale. Les échanges passionnés entre les deux nations à l’ONU ne font que souligner l’urgence et la complexité de cette question, qui attend encore une solution durable.

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