L’écrasement d’un avion militaire malien, un Antonov An-26, le samedi 9 septembre près de Gao, ajoute une nouvelle couche de complexité au paysage déjà instable du Mali. Selon les premières indications, la cause de l’accident serait une panne de moteur. Toutefois, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), une coalition à dominante touareg, a revendiqué l’acte, qualifiant l’avion de « terroriste FAMA/Wagner » sur les réseaux sociaux. Cette revendication, si elle s’avère exacte, représenterait un développement préoccupant dans la dynamique du conflit malien, qui voit déjà l’État central lutter contre des groupes jihadistes depuis 2012.
Morts et tensions croissantes
Le tragique écrasement aurait fait au moins dix morts, dont quatre militaires et six civils, et plusieurs blessés ont été transportés à l’hôpital de Gao selon la presse malienne. Ce nouveau chapitre survient dans un contexte où les tensions ne cessent de monter entre les forces armées maliennes et divers groupes armés, y compris la CMA. Ces tensions ont été exacerbées par le retrait progressif de la mission de l’ONU au Mali, une décision poussée par le gouvernement malien et qui inquiète divers acteurs, notamment la CMA.
Rivalités et souveraineté
L’un des points d’achoppement dans ce climat déjà tendu est la question de la souveraineté. Le gouvernement malien, soutenu par la société de sécurité privée russe Wagner, selon des informations non confirmées, vise à restaurer son autorité complète sur le territoire. Cela entre en conflit direct avec les ambitions de la CMA et d’autres groupes armés, qui s’opposent notamment au transfert des camps de l’ONU à l’armée malienne.
Le climat actuel fait peser des risques sérieux sur l’accord de paix de 2015. Signé par la CMA et le gouvernement, ainsi que par des groupes armés loyalistes, cet accord visait à mettre fin aux hostilités déclenchées en 2012. Toutefois, les incidents récents, y compris l’écrasement de l’avion et les revendications de la CMA, mettent en péril la paix fragile et font craindre une nouvelle escalade de la violence.
Vers une situation plus complexe
L’incident de l’avion sert de catalyseur dans une situation déjà explosive. Non seulement il ravive les tensions entre la CMA et les forces armées maliennes, mais il soulève également des questions sur l’implication de parties externes, comme la société Wagner. Si les revendications de la CMA sont confirmées, cela pourrait indiquer une nouvelle phase du conflit, plus complexe et potentiellement plus dangereuse. Le Mali se trouve à un carrefour critique, où chaque nouvel incident pourrait être l’étincelle qui met le feu aux poudres.
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