La décision d’Emmanuel Macron de rappeler l’ambassadeur français à Niamey et de retirer les troupes françaises du Niger a suscité des interrogations sur l’avenir des intérêts français dans la région, notamment concernant les mines d’uranium du pays. Avant cette annonce, les relations entre la France et le Niger avaient atteint un point culminant, les autorités nigériennes et la société civile exprimant de plus en plus leur mécontentement face à la présence française non seulement militaire mais aussi sur d’autres plans. Plus récemment, Niamey a interdit le survol de son espace aérien par les avions français y compris civils.
Une victoire pour les militaires au pouvoir
À l’annonce du retrait des troupes française et de l’ambassadeur, la réaction des États-Unis et de l’Allemagne a été mesurée, ces pays évaluant la situation sans prendre de décisions hâtives. Les deux nations ont affirmé que le retrait français n’avait pas d’implications immédiates pour leurs propres forces présentes à Niamey, tout en continuant à privilégier la diplomatie et en surveillant attentivement les évolutions sécuritaires dans la région.
Les militaires au pouvoir au Niger voient le départ des troupes françaises comme une victoire pour la souveraineté du pays dans un communiqué rendu public quelques heures après l’annonce. Avant cette annonce, les tensions étaient palpables, des manifestations ayant eu lieu devant la base militaire française à Niamey. Cette décision française marque un changement significatif dans les dynamiques régionales et internationales, avec une présence militaire à un tournant. Le pays avait également été chassé du Mali et du Burkina Faso.
La société civile veut plus
Au sein de la société civile, le M62, une coalition d’organisations, veut désormais la fin des relations avec la France et appelle au retrait du permis d’exploitation de la mine d’uranium d’Imouraren à la société française Orano, l’accusant de détenir ce permis de façon illégale. Plusieurs acteurs locaux estiment que les retombées de l’uranium ne profitent pas suffisamment au peuple nigérien et appellent à des améliorations, bien que les avis divergent sur la solution à adopter.
Orano, qui détient le permis d’exploitation d’Imouraren depuis 2009 et est présent au Niger depuis plus de 50 ans, n’a pas commenté ces revendications. Les développements futurs dépendront des décisions prises par les acteurs locaux et internationaux, des interactions diplomatiques et de la stabilité régionale, laissant l’avenir de la mine d’uranium dans une situation d’incertitude.
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