Drones: la France avance ses pions pour rattraper son retard

Drone usa
MQ-9 Reaper (Photo DR)

Dans le cadre d’une dynamique d’innovation militaire, la France s’engage résolument dans le développement de technologies de drones. La visite récente du ministre des Armées à l’École des drones (EDD) près de Chaumont, en compagnie de la Première ministre Elisabeth Borne, marque un pas significatif dans cette direction. L’EDD, initialement intégrée au 61e régiment d’artillerie, s’est émancipée pour devenir une entité autonome en réponse à l’expansion notable des applications de drones au sein des forces armées. L’objectif est clair : former de manière exhaustive les instructeurs drones pour l’armée de Terre, un besoin devenu impératif avec l’augmentation des usages des drones.

Parallèlement, le contexte géopolitique, notamment la situation en Ukraine, incite la France à revisiter son arsenal militaire. L’introduction des drones kamikazes témoigne de cette adaptation aux nouvelles réalités du champ de bataille. La mise en chantier des drones Colibri et Larinae, destinés à des missions offensives, est un projet ambitieux qui place la France sur la voie de la modernisation de son dispositif militaire. Ces appareils, équipés pour le traquage et l’anéantissement d’adversaires via des explosions, symbolisent une avancée technologique notable.

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L’implication du secteur privé est un autre levier crucial que la France actionne pour accélérer son avancée. Quatre entreprises nationales, sélectionnées après un appel à projet lancé par le ministère des Armées et l’Agence innovation défense, sont désormais en charge de la conception des drones kamikazes. MBDA et Novadem collaboreront sur le drone Colibri, tandis que Nexter et Delair uniront leurs forces pour développer le drone Larinae. Cette collaboration public-privé illustre l’engagement du pays à mobiliser les compétences nationales pour rattraper son retard dans le domaine des drones.

La spécificité technique des drones en cours de développement est également un indice de l’ambition française. Le drone Larinae, capable de neutraliser un véhicule blindé avec une précision métrique à plus de 50 kilomètres de distance, et le drone Colibri, doté d’une portée de 5 kilomètres, sont des outils qui enrichiront considérablement l’arsenal militaire. L’autonomie et la précision de ces engins démontrent une volonté de doter l’armée française d’atouts majeurs sur le théâtre des opérations.

L’initiative française reflète une prise de conscience plus large au sein des nations européennes sur l’importance des technologies de drones dans la défense moderne. En investissant dans la formation et la conception de drones, la France non seulement travaille à combler son retard, mais contribue également à une dynamique européenne d’amélioration des capacités militaires. C’est une démarche qui, au-delà des frontières nationales, pourrait inciter d’autres pays à investir dans cette technologie cruciale pour la sécurité et la souveraineté.

En conclusion, l’essor des technologies de drones est une priorité stratégique pour la France. La formation accrue, l’innovation technologique, et la collaboration entre les secteurs public et privé sont autant de mesures qui positionnent la France sur la voie de la réduction de son retard dans ce domaine crucial. Les initiatives en cours démontrent une volonté politique et militaire claire de s’adapter aux exigences modernes du combat, tout en renforçant la capacité de défense nationale et européenne.

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