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Le retour de la diaspora africaine

Après la période de colonisation, l’Afrique a connu un mouvement de flux migratoire inédit, la “fuite des cerveaux”. Ce phénomène a eu un impact négatif : ces lettrés, diplômés et docteurs dans différents domaines ont déserté le pays, à la recherche d’un travail mieux qualifié et rémunéré. Aujourd’hui, la tendance s’est inversée et on assiste au retour de cette intelligentsia africaine sur ses terres d’origine. Après avoir acquis des compétences dans des prestigieuses écoles et entreprises, cette nouvelle diaspora prône le “back to africa”, afin de contribuer au développement du continent.

La fuite des cerveaux des pays africains

L’époque coloniale a pris fin dans les années 70 et a laissé le continent dans une situation critique. L’accès à l’indépendance des pays africains s’est faite dans la douleur et beaucoup d’événements tragiques furent déplorés. L’économie des pays d’Afrique du Nord, Australe et Centrale était au plus bas, laissant des millions de personnes sans emploi, vivant dans des conditions de précarité extrême. Ceux qui ont la chance de recevoir une éducation scolaire soutenue se retrouvent diplômés, mais sans emploi. À l’époque, le marché du travail en Europe étant en pleine expansion, des pays comme la France ou l’Angleterre recherchent une main-d’œuvre qualifiée dans des secteurs tels que la médecine, l’enseignement ou la recherche. Ces exilés virent en cette opportunité, un moyen de pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles, restées au pays. Malheureusement, cet exode n’a pas profité à l’Afrique… Considérant que les forces vives du Maroc, d’Algérie, du Cameroun, du Kenya, de Centrafrique ou du Sénégal auraient pu œuvrer pour leur société respective, leur départ a indirectement impacté le développement économique des pays africains.

Quels sont les enjeux d’un retour en Afrique ?

Depuis quelque temps, ces ressortissants africains prônent le retour au pays. La “fuite des cerveaux” dans les années 80 a provoqué un ralentissement du développement économique de nombreux pays africains. Une partie de cette génération exilée souhaiterait retourner en Afrique pour contribuer à l’essor économique de leurs pays. Une récente étude aurait confirmé que plus de 40% des membres de la diaspora veulent retourner sur leurs terres d’origines. Alors comment expliquer ce retournement de situation ?

Certains affirment que l’éloignement familial pourrait en être la raison, mais le véritable enjeu serait de pouvoir relancer les secteurs d’activité vitaux pour le continent. Alors que le marché européen connaît un début de saturation, l’Afrique, encore peu exploitée, possède le potentiel pour se développer rapidement : une population jeune, prête à travailler et à être formée, de grande quantité en ressources naturelles, comme les hydrocarbures et les minerais précieux, et le retour des investisseurs étrangers venus, entre autres, de Chine, Corée et d’Inde. 

Voici quelques exemples des filières et niches à développer 

  • Industrie des jeux vidéo et des jeux d’argent

Depuis l’avènement de l’ère numérique, l’industrie des jeux vidéo pèse plus de 150 milliards de dollars annuels. Le marché africain reste à conquérir, mais il y a de fortes chances que la filière se développe très prochainement. Les jeux d’argents, physiques ou en ligne, pourraient se développer dans les pays où l’activité est légale. À Marrakech, certains casinos français dispensent même des formations de croupier et de management pour les directeurs d’établissements touristiques. 

  • Industries agroalimentaires

Bien sûr, le problème de l’alimentation est une des priorités à traiter. Le continent perd 50 000 de ses âmes à cause des problèmes de malnutrition. Le marché pourrait générer des milliards de dollars si les grands groupes de l’industrie agroalimentaire s’implantent en Afrique.

  • Transition écologique

En raison de la raréfaction imminente des énergies fossiles, beaucoup de pays ont déjà entamé leur révolution verte. L’Afrique du Sud, par exemple, avec l’aide de la France, va bientôt commencer la décarbonisation de ses mines. 

  • BTP

Le secteur du bâtiment et des travaux publics est en tension dans plusieurs pays africains en développement. Le continent a besoin de ciment, acier, verre, bois et fournitures électriques pour construire des usines, écoles et habitations. La croissance démographique africaine connaît actuellement une hausse significative et devrait, de ce fait, faire accroître le nombre de projets de  construction.

  • Commerce 

La vente au détail est très démocratisée en Afrique, que ce soit sur les marchés locaux ou par le biais de marchands ambulants. Mais grâce à une urbanisation rapide et la croissance de la classe moyenne, ces articles se vendent désormais dans des supermarchés ou sur des plateformes en ligne. Un marché émergent qui pourrait générer de larges bénéfices.

Qu’ils soient descendants de migrants exilés dans les années 80, ou qu’ils aient quitté leur pays pour suivre des études supérieures, la diaspora africaine reconsidère ses priorités. Consciente des enjeux du développement du continent, cette génération de ressortissants promeut un retour aux sources.

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