Au cœur du Sahel, la situation au Mali connaît un tournant stratégique majeur. L’armée malienne a démarré il y a quelques heures une importante manœuvre visant le bastion de la rébellion touareg, la région de Kidal. L’importance de cette démarche ne peut être sous-estimée : Kidal occupe une position clé dans la géopolitique sahélienne étant actuellement sous le contrôle de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), une coalition dominée par les groupes armés touaregs. Selon des sources maliennes, un imposant convoi militaire d’une centaine de véhicules a pris la direction de la ville de Kidal. Une démarche qui laisse entrevoir les ambitions de Bamako qui ne veut pas se laisser faire et veut à tout prix prendre le contrôle de la région.
Cette offensive survient dans un contexte particulièrement tendu. Depuis la fin août, le nord du Mali a été témoin d’une recrudescence des attaques des groupes armés rebelles et des offensives djihadistes. Bamako, ayant longtemps considéré l’insoumission de Kidal comme une épine dans son pied, semble déterminé à rétablir sa souveraineté sur cette région. L’enjeu est de taille, car le contrôle intégral du territoire malien est devenu un mantra pour la junte au pouvoir depuis 2020.
Des attaques et des contre-offensives de l’armée malienne
Ailleurs, dans la région de Tombouctou, l’armée malienne intensifie ses opérations, après des attaques des rebelles touaregs. Après une offensive du Cadre stratégique permanent (CSP), cette ville a été le théâtre d’affrontements, mais les rebelles se sont finalement retirés de plusieurs villes suite à une riposte militaire efficace. Le retrait progressif de la mission de l’ONU, la MINUSMA, ajoute une dimension supplémentaire à ce puzzle complexe. Avec la cession de leurs bases aux autorités maliennes, des désaccords surgissent concernant le contrôle de ces installations entre le gouvernement et les séparatistes.
Des tensions historiques
La situation est exacerbée par des tensions sous-jacentes. Le CSP pointe du doigt des violations répétées de l’accord de paix de 2015 par l’armée malienne et ses alliés. En réponse, le gouvernement de Bamako dénonce ces mouvements comme des actes « terroristes« , tout en cherchant à solidifier des alliances régionales avec ses voisins burkinabè et nigériens pour renforcer sa position. Face à ces enjeux, le Mali se trouve à un carrefour décisif.
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