Face à la situation tendue au Niger, le président français Emmanuel Macron avait annoncé le retrait prochain des troupes françaises du pays. Cette décision intervient après un bras de fer avec le régime militaire nigérien, dirigé par le général Abdourahamane Tchiani. Alors que la version officielle parle de 1500 soldats français à Niamey, le général de brigade et actuel ministre de l’Intérieur, Mohamed Toumba, évoque un chiffre bien plus conséquent, suggérant la présence de 3000 à 3500 soldats français sur le terrain.
Les troupes françaises, qui étaient déployées dans la région stratégique des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso, et le Mali pour lutter contre le terrorisme, ont commencé leur mouvement de retrait. Plusieurs convois ont récemment quitté les bases avancées du nord-ouest pour rejoindre la capitale, Niamey.
L’une des principales préoccupations concernant le retrait est la logistique. Avec la fermeture des frontières terrestres avec le Bénin et le Nigeria, le retrait nécessite une planification minutieuse. Les troupes françaises éviteront le Bénin, comme l’a clairement indiqué le ministre de l’Intérieur nigérien. Par ailleurs, les troupes basées à Niamey et dans les bases avancées étaient en stand-by depuis le coup d’État de juillet, avec leurs hélicoptères et avions cloués au sol en raison de la suspension de l’accord de partenariat de combat.
Une reprise du ravitaillement
Le processus de retrait a également vu la reprise des opérations de ravitaillement, essentielles pour les troupes françaises sur place. Ces opérations étaient d’autant plus cruciales que les réserves, notamment en eau, nourriture, et carburant, étaient limitées.
La décision de retrait a été accueillie avec joie par les autorités nigériennes. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) voit en ce retrait un « moment historique » pour le Niger, le considérant comme une étape majeure vers la reconquête de sa souveraineté. Cette notion de souveraineté est d’autant plus prégnante à la lumière des récentes tensions, notamment l’expulsion de l’ambassadeur français à Niamey, acte accueilli par des célébrations dans les rues de la capitale.
Avec ce retrait progressif, l’avenir des relations franco-nigériennes reste incertain. Les tensions et les méfiances actuelles soulignent la nécessité d’un dialogue renouvelé entre les deux nations pour établir une coopération basée sur la confiance mutuelle et le respect des intérêts nationaux.
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