Au Bénin, l’actualité politique reste dominée par la dernière rencontre entre le président de la République et les leaders du principal parti d’opposition « Les Démocrates ». Si certains estiment que les échanges ont été fructueux et témoignent de la bonne foi de l’actuel locataire de la Marina, d’autres pensent qu’il y a tout de même certaines choses qui ne risquent pas de changer.
L’appel lancé par l’ancien président Boni Yayi sur la nécessité d’un audit du système électoral aura eu un impact plutôt positif. Grâce à l’ancien leader du parti Force Cauris pour un Bénin Émergent, « Les Démocrates » ont pu échanger avec Patrice Talon sur ce sujet ainsi que sur plusieurs autres. Si le président béninois a été ouvert sur certains sujets, il a montré formellement son opposition sur certains terrains. Il s’est par exemple montré très ouvert sur le sujet relatif à l’audit. « Je suis favorable pour que les acteurs politiques fassent l’audit du registre d’Etat-civil et du processus d’extraction de la liste électorale », avait notamment déclaré le président béninois au cours de la rencontre.
Il a également martelé sa disponibilité à accompagner les opposants dans l’atteinte de cet objectif. «Si vous n’avez pas les moyens pour le réaliser, je vous promets l’accord du Conseil des ministres pour mettre à votre disposition le financement nécessaire. Seulement qu’il ne faudrait pas que ce soit fantaisiste », a-t-il poursuivi au cours de ces échanges. Patrice Talon aura tout de même donné son avis sur la proposition de loi d’amnistie introduite par le parti Les Démocrates et la demande de pardon à l’endroit de Reckya Madougou. « Monsieur le Président Boni Yayi, je vous ai déjà dit que je ne compte pas gracier Reckya Madougou. Si les acteurs politiques ne doivent pas rendre compte de leurs actes, ce n’est pas bien (…). Laissons un code à la Rvépublique. Parfois le pardon peut être une faute », a-t-il indiqué en affichant le même argumentaire par rapport aux différentes personnalités politiques béninoises qui sont exilées depuis quelques années.
Ces mots de Patrice Talon amènent à s’interroger sur la récente initiative des députés sur la proposition de loi d’amnistie. Les députés de la majorité présidentielle pourraient ils accepter de donner caution à cette législation quand leur mentor dit clairement qu’il n’est pas partant ? A cette question, il serait pour l’heure difficile de donner une réponse réelle même si les indicateurs sont visibles. Les mots du président de la République sur cette loi sont perçus par certains observateurs comme un message clair qu’il passe aux députés de la majorité présidentielle pour ne pas donner caution à cette loi.
De façon définitive, on retiendra de cette rencontre entre le patron de l’Exécutif béninois et le parti d’opposition que les lignes n’ont pas vraiment bougé concernant le cas des exilés politiques mais aussi de Reckya Madougou et Joël Aïvo. Le président Talon soutient notamment que les acteurs politiques devraient répondre de leurs actes devant la justice. En attendant de voir l’issue de la loi proposée par Les Démocrates, ils peuvent déjà se réjouir d’avoir pu obtenir l’audit du système électoral.
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