L’opposante béninoise emprisonnée, Reckya Madougou, a abordé la question de l’économie africaine sur sa page Facebook. Hier, mardi 14 novembre 2023, la femme politique a traité plus précisément de la crédibilité des perspectives économiques favorables à l’Afrique, mettant en lumière un écart fréquent entre ces projections et les difficultés économiques rencontrées par les populations.
Pour elle, il est peut-être temps de remettre en question la vision conventionnelle plaçant la croissance économique au centre de la transformation de l’Afrique. L’ex-ministre de la Justice a souligné que les annonces optimistes passées n’ont pas toujours reflété la réalité quotidienne de millions de personnes.
Ces projections pourraient être des mirages économiques
Reckya Madougou fait référence au récent numéro des Perspectives économiques en Afrique subsaharienne du Fonds Monétaire International (FMI), qui prévoit une reprise économique en 2024. Cependant, elle a suggéré, dans son post, que ces projections pourraient être des mirages économiques, produisant des résultats déconnectés de la vie quotidienne de la population. En tant qu’afro-optimiste réaliste, elle a évoqué l’histoire de la Sierra Leone pour illustrer le décalage entre les taux de croissance du PIB et la réalité humaine.
Elle a par ailleurs souligné les défis persistants, notamment l’exclusion ethnique, politique, économique et sociale, qui ne sont pas toujours pris en compte de manière objective par les indicateurs de croissance. Reckya Madougou s’interroge sur la nécessité d’une autonomie prospective et intellectuelle en Afrique, afin de marquer une rupture avec les modèles importés « sans efforts d’adaptation ». Elle propose d’exploiter les spécificités africaines, telles que la fertilité des terres et les conditions climatiques favorables à une agriculture productive.
L’ex-ministre chargée de la Microfinance, de l’emploi des Jeunes et des femmes a également encouragé une approche plus adaptée aux réalités locales, tout en tirant parti des éléments pertinents des modèles occidentaux. « À ceux qui soulignent inlassablement que le Sahara, avec ses 9 millions de Kilomètres carrés, représente environ 25 % de la superficie du continent, il convient de rappeler que proportionnellement, il mesure moins que la toundra eurasienne ou nord-américaine. Chez eux la notion de malédiction ne fait pas partie de la conversation » a-t-elle conclut.
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