Au cœur de l’espace européen, la crise des lanceurs spatiaux a atteint un point de non-retour, poussant l’Union européenne à prendre des mesures extraordinaires. L’annonce mi-octobre de l’Agence spatiale européenne (ESA) a finalement abouti à un accord qui va faire sensation. Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, a officialisé l’utilisation des services de SpaceX pour le lancement de quatre satellites du système de positionnement Galileo. Une décision audacieuse qui a jeté un pavé dans la mare de l’industrie spatiale européenne.
Le recours à SpaceX est, sans aucun doute, une conséquence directe de l’incapacité de l’Europe à déployer son propre lanceur Ariane 6. La dépendance envers des acteurs étrangers devient alors une nécessité pour maintenir le programme Galileo sur la bonne voie. Cette décision intervient à la suite d’un conseil européen dédié à l’espace, qui s’est tenu après le sommet ministériel de l’ESA à Séville. Elle reflète la gravité de la situation et la pression exercée sur les acteurs européens de l’industrie spatiale.
Concrètement, Bruxelles a acquis quatre places à bord des fusées Falcon 9 de SpaceX pour les satellites Galileo. Ces lancements auront lieu en deux étapes, en avril et juillet 2024. Cela se traduit par un investissement colossal de 180 millions d’euros. Un chiffre qui, à première vue, semble astronomique comparé aux tarifs publics annoncés par SpaceX, fixés à 67 millions de dollars pour l’envoi de 5,5 tonnes en orbite de transfert géostationnaire. Néanmoins, il est crucial de considérer que le prix catalogue de Falcon 9 a évolué significativement.
La décision de Bruxelles de faire appel à SpaceX, un acteur majeur du secteur spatial américain dirigé par Elon Musk, est un signe clair de la nécessité de s’adapter aux réalités du marché. L’Europe doit faire face à des défis technologiques et économiques croissants pour rester compétitive dans le domaine spatial. La crise des lanceurs a révélé la vulnérabilité de l’industrie spatiale européenne, incitant à prendre des décisions audacieuses pour préserver la continuité de projets majeurs tels que Galileo.
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