Le premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, nommé par les militaires au pouvoir au Niger, a participé mercredi à un événement historique : la mise en service d’un oléoduc géant qui s’étend sur près de 2 000 kilomètres, visant à transporter le brut extrait des gisements pétroliers du sud-est du pays jusqu’au Bénin voisin, comme l’a annoncé la télévision publique. Cette avancée majeure ouvre de nouvelles perspectives économiques pour le Niger.
Cependant, cette inauguration intervient dans un contexte marqué par la fermeture des frontières entre le Niger et le Bénin, en réponse aux sanctions régionales imposées après le coup d’État survenu le 26 juillet, par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Malgré cette situation, le gouvernement nigérien se montre déterminé à exploiter pleinement cet oléoduc, qui offrira au pays sa première opportunité de commercialiser son pétrole sur le marché international. Pour ce faire, le port de Sèmè, situé au Bénin voisin, sera le point de départ des exportations.
Lors de la cérémonie de mise en service de l’oléoduc, le Premier ministre Lamine Zeine a affirmé que les ressources provenant de l’exploitation pétrolière seront exclusivement destinées à garantir la souveraineté et le développement du Niger, dans le cadre d’un partage équitable pour le bénéfice de sa population. Cette déclaration témoigne de la volonté du gouvernement de mettre en place une gestion responsable des revenus pétroliers pour améliorer les conditions de vie des Nigériens.
La cérémonie d’inauguration a également été marquée par la présence de personnalités de pays voisins, dont Bintou Camara, ministre de l’Énergie du Mali, et Simon Pierre Bossi, ministre de l’Énergie du Burkina Faso. Ces deux pays, également dirigés par des gouvernements militaires, ont maintenu leurs frontières ouvertes en signe de solidarité envers le Niger, malgré les sanctions imposées par la CEDEAO.
Le chantier du pipeline, lancé en 2019, devait initialement s’achever en 2022. Cependant, la pandémie de Covid-19 a entraîné des retards dans sa réalisation, comme l’a expliqué la West African Oil Pipeline Company (WAPCO), le maître d’ouvrage du projet. Au total, un investissement de six milliards de dollars a été nécessaire, dont quatre milliards de dollars ont été alloués au développement des champs pétroliers d’Agadem, et 2,3 milliards de dollars ont été consacrés à la construction de l’oléoduc, selon le gouvernement nigérien. La mise en service de cet oléoduc géant représente un tournant majeur pour le Niger
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