La chute vertigineuse de fortune qu’a connue Isabel dos Santos, autrefois perçue comme la femme la plus riche d’Afrique, a atteint un nouveau sommet avec le gel de 580 millions de livres sterling (soit 734 millions de dollars) de ses avoirs par un tribunal londonien. Ce revers majeur intervient dans le cadre d’une bataille juridique complexe opposant dos Santos au géant angolais des télécommunications, Unitel SA.
Cette décision fait suite à une série de défis juridiques accablants pour dos Santos, notamment des accusations affirmant qu’elle aurait causé des pertes colossales dépassant les 5 milliards de dollars à l’Angola pendant les 38 années de règne de son père.
L’ordonnance de gel émise par le juge londonien cible Isabel dos Santos et sa société holding néerlandaise, Unitel International Holdings BV, pour défaut de paiement sur des prêts s’élevant à environ 325 millions d’euros (410,5 millions de dollars) ainsi que 44 millions de dollars (55,6 millions de dollars).
Ces fonds étaient destinés à financer les participations d’Unitel International Holdings dans différentes entreprises de télécommunications, mais auraient été détournés sans lien direct avec ces entités. Les prêts suscitent des interrogations en raison de taux d’intérêt anormalement bas, laissant présager des gains personnels au détriment des entreprises concernées.
La mise en lumière des propriétés de dos Santos à Londres, Dubaï et Monaco, d’une valeur dépassant les 100 millions de dollars, par le juge, met en évidence l’ampleur des avoirs en jeu dans ce litige. Les allégations selon lesquelles Isabel dos Santos contrôlerait effectivement Unitel, une affirmation soutenue par le juge qui a souligné un contrôle étatique angolais, ont contribué à cette décision judiciaire dommageable.
Cette déconvenue juridique s’ajoute aux nombreux autres ennuis auxquels fait face dos Santos, comprenant des accusations de détournement de fonds, de trafic d’influence et de blanchiment d’argent, ainsi que des avoirs gelés en Angola, au Portugal et aux Pays-Bas. Les avocats de dos Santos ont remis en question la motivation politique derrière ces poursuites, arguant que le gouvernement angolais serait impliqué dans ces affaires, un point de discorde persistant.
En effet, il y a un an, la Cour suprême d’Angola avait ordonné la saisie d’un milliard de dollars d’actifs appartenant à dos Santos, invoquant des preuves de malversations financières diverses. Cette décision avait entraîné le gel de 70 % des actions de dos Santos dans Mstar, une société de télécommunications mozambicaine, ainsi que dans Upstar Comunicacao.
Ces revers consécutifs ont eu un impact significatif sur le statut de dos Santos, qui avait été retirée de la liste Forbes en janvier 2021, alors que sa valeur nette dépassait les 2 milliards de dollars. Dans ce contexte juridique complexe et tumultueux, dos Santos, ainsi que les représentants d’Unitel, n’ont pas émis de commentaires supplémentaires.
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