Le gouvernement du président Patrice Talon, comme les régimes précédents, peine à trouver ses marques dans sa volonté affichée de lutter contre la corruption et le détournement de deniers publics. Chaque jour qui passe voit naître de nouveaux scandales financiers évalués à des milliards de francs impliquant des personnes très proches du régime de la rupture. Ceci, malgré les nombreuses mesures prises par le gouvernement pour décourager ses phénomènes et leurs auteurs.
Le vote de loi, la fermeté de ton du chef de l’État, la création de la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), la mise sous mandat de dépôt des nombreuses personnes impliquées dans des scandales financiers pour dissuader les tentations n’ont pas permis au régime de la rupture d’enrayer définitivement la corruption, la mauvaise gouvernance et le détournement de deniers publics dans les structures d’État au Bénin.
Les deux derniers cas qui défraient la chronique ces derniers jours sont ceux du directeur général de l’office béninois de sports scolaire et universitaire (Obssu), Alexis Donald Akakpo,son comptable et une personne, avec à charge plus de deux milliards de francs détournés, et du directeur général de l’agence d’exécution des travaux d’intérêt public (Agetip), Raymond Adékambi a qui il est reproché un abus de confiance, abus de fonction et blanchiment de capitaux pour un montant de près de deux milliards.
Ces nouveaux scandales interviennent seulement quelques semaines après la mise sous mandat de dépôt de dizaines de personnes impliquées dans des dossiers qui sont toujours pendant devant la justice. Il s’agit des scandales à la Société Béninoise d’Energie Electrique (Sbee) et au Conseil National de Lutte contre le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme, les hépatites, les infections sexuellement transmissibles et les épidémies (CNLS-TP).
On pourra ajouter à la liste le détournement de 4,5 milliards de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS) en 2017, une affaire de 4 milliards de FCFA détournés à la SBEE la même année, une malversation de 28 millions à la Compagnie Béninoise de Navigation Maritime (COBENAM)en 2018, près de 40 milliards FCFA disparus des caveaux et coffre-fort à la Direction Générale des Impôts, dans l’affaire dite Carlos Adohouannon, régisseur des impôts au moment des faits, 13,6 milliards FCFA détournés à l’Agence Nationale des Transports Terrestres (ANATT) et 140 millions francs CFA détournés à la mutuelle du Port autonome de Cotonou en 2021, le scandale à la Société des Infrastructures Routières et de l’Aménagement du Territoire pour ne citer que ceux-là.
Finalement, avec la profusion des scandales qui éclatent, on pourrait dire que la solution ne réside qu’en partie dans la répression. Il faut y ajouter l’éducation et la culture des valeurs pour espérer éradiquer un jour ces phénomènes qui plombent le développement du pays.
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