Les hommes politiques du Bénin n’intègrent pas les valeurs dans leurs faits et gestes. Loin d’une affirmation, c’est un constat que l’on fait chaque jour. S’il est vrai que la politique est un jeu des grands, il n’en demeure pas moins qu’elle reste l’art de diriger la cité, et qu’à ce titre, elle requiert un minimum d’éthique pour porter de bons fruits et servir les citoyens.
Tous ceux qui ont le sens des valeurs ne devrait pas s’aventurer en politique au Bénin. C’est malheureusement ce que révèle le constat depuis quelques années. Le milieu politique béninois est par excellence celui des coups bas, des attaques, des méfaits et rarement un milieu d’expression d’amour et de célébration des valeurs. On entend même régulièrement des citoyens déclarer que la politique n’est pas un jeu d’enfants. C’est vrai. Partout au monde, l’animation de la vie politique a souvent donné lieu à des intrigues, parfois même de la méchanceté et de la destruction mutuelle voir de la déchéance morale.
Si le Bénin ne fait pas exception à cette vilaine règle établie par les politiciens, il a ajouté « la béninoiserie ». Et depuis lors, le peu de dignité qui reste aux hommes politiques du pays a pris la clé des champs. C’est clair dans la tête des béninois qu’aucun politicien ne fait jamais rien par amour. On ne les pense pas capable d’amour ou de solidarité. On raconte qu’ils le font seulement dans le but d’obtenir en retour l’électorat. En résumé, le peuple fait difficilement confiance aux hommes politiques. Et ceci a été renforcé par la célèbre déclaration d’un ancien président de l’assemblée nationale « les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient ».
Les valeurs de respect, d’honnêteté, de tolérance, de compassion, de responsabilité, d’altruisme, de gratitude, de pardon pour ne citer que celles-là ne font pas partie du vocabulaire de la politique béninoise. Quand on regarde l’assemblée nationale et certaines prises de position, on se demande où va le Bénin et quel sera l’héritage aux générations montantes. Sinon comment comprendre les propos qui assimilent le pardon à une erreur qui n’ont pourtant pas fait réagir vigoureusement les acteurs politiques pour montrer au moins à l’opinion que quelque-chose peut être encore sauvé. Parce que le pardon est une valeur et non une faute. C’est un acte de compassion, de compréhension et de bienveillance qui permet de libérer la personne qui pardonne de la souffrance et de la colère qu’elle ressent.
Que dire de la manipulation ? Elle est le lot quotidien des acteurs politiques du Bénin. Quand par exemple un député demande au chef de l’Etat de faire démissionner quelqu’un de la cour constitutionnelle pour faire siéger un opposant, il devrait savoir que sa demande ne revêt pas d’éthique. Mais en même temps il s’est fondé sur d’autres actes peu orthodoxes comme par exemple la modification du code électorale en pleine élection des maires ou l’absence de l’opposition à une élection législative qui a conduit à une assemblée monocolore dont le pays garde encore les marques. Telle qu’elle est déroulée, la politique au Bénin ne peut intéresser que des gens qui sont près à sacrifier leur sens des valeurs. Quant aux générations futures, advienne que pourra.
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