La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été confrontée à une controverse notable suite à sa gestion de la situation au Niger après le coup d’État militaire qui a renversé le président Bazoum. Dans un élan initial, la CEDEAO a évoqué la possibilité d’une intervention militaire contre les putschistes, une déclaration qui s’est avérée prématurée et inopportune. Ce qui a été sous-estimé, c’est l’ampleur du soutien populaire dont jouissaient les militaires au sein de la population nigérienne. Face à cette réalité et à la montée des tensions, mais aussi au soutien du Mali et du Burkina Faso, l’organisation régionale a dû rétropédaler, se retrouvant dans une position délicate.
Cette mésaventure a mis en lumière les défis auxquels la CEDEAO est confrontée dans sa gestion des crises politiques, notamment la nécessité d’une évaluation plus approfondie du contexte local et des sentiments populaires avant de prendre des positions publiques ou d’entreprendre des actions.
Le cas du Burkina Faso
L’Afrique de l’Ouest est actuellement en proie à des tensions politiques et sécuritaires, comme l’illustrent les récents événements au Burkina Faso et les critiques adressées à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Au Burkina Faso, la détention de personnalités politiques et de la société civile par les autorités de la transition a suscité une vive réaction de la part de la CEDEAO, qui a dénoncé dans un communqué, cette démarche comme une répression de la liberté d’expression. La Commission de la CEDEAO a appelé à la libération immédiate de toutes les personnes interpellées et a réaffirmé son soutien aux efforts du Burkina Faso pour rétablir la paix et la sécurité.
Cependant, des internautes ont rapidement pointé du doigt un traitement apparemment inéquitable de la CEDEAO envers d’autres pays membres. Des utilisateurs de Twitter comme Fatima Tall et KHALIL ont souligné l’absence de réactions similaires de la CEDEAO face à des situations comparables au Sénégal, où des partisans du parti Pastef, notamment son leader Ousmane Sonko, ont été arrêtés et détenus. Ces critiques suggèrent un double standard de la part de l’organisation régionale, questionnant sa cohérence et son impartialité.
Au Sénégal, la situation de Sonko et ses militants, ainsi que d’autres prisonniers politiques, n’a pas suscité de commentaires officiels de la part de la CEDEAO, provoquant des réactions indignées sur les réseaux sociaux. D’autres internautes comme @FapatrioteS et @adamhassaharou1 ont exprimé leur mécontentement face à ce qu’ils perçoivent comme une négligence de la CEDEAO envers les problèmes politiques au Sénégal. Cette perception est renforcée par des commentaires tels que ceux de Dramane223 et Mahamadou M. Diakité, qui remettent en question l’efficacité et la pertinence de la CEDEAO dans la gestion des crises sécuritaires et politiques dans la région.
Des appels ont également été lancés pour que la CEDEAO se concentre davantage sur ses rôles économiques et financiers, comme l’indique Coumba Keita sur Twitter, soulignant ainsi une certaine frustration quant à l’éventail des priorités de l’organisation. Cette situation met en évidence le défi de répondre aux attentes diverses de ses États membres tout en restant fidèle à ses principes fondateurs.
En résumé, l’intervention de la CEDEAO au Burkina Faso, bien que justifiée, a mis en lumière des questions de cohérence et d’équité dans ses actions au sein de la région. Les réactions des internautes révèlent un sentiment d’injustice et de partialité, appelant l’organisation à une approche plus équilibrée et plus réactive face aux crises politiques et sécuritaires dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.
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