Le Père Arnaud Éric Aguénounon s’est de nouveau prononcé sur l’actualité politique au Bénin. A la faveur d’une interview qu’il a accordée à l’hebdomadaire catholique La Croix du Bénin dans le cadre du symposium annuel de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix, (Iajp/Co) qu’il dirige, le philosophe politique, écrivain-essayiste a donné son avis sur la dernière rencontre entre le président Patrice Talon et le parti d’opposition Les Démocrates (LD). Ce fut le moment pour l’homme de Dieu de s’attarder sur la notion de démocratie, qui, selon lui n’est pas compatible avec certains faits qui sont observés actuellement au Bénin.
Il a évoqué en effet, le cas de certains hommes politiques qui sont en prison et d’autres qui ont dû prendre le chemin de l’exil. Dans un langage plutôt direct, le Père Arnaud Éric Aguénounon a déclaré qu’il « est inadmissible qu’en démocratie, des personnalités politiques, des jeunes ou des cadres s’exilent à cause de la pensée qu’ils portent ou à cause de l’activisme politique ». Il n’a pas manqué de mentionner le nom de Joël Aïvo et Reckya Madougou qui sont en détention depuis quelques années après avoir été condamnés par la justice béninoise. A ce sujet, le directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (Iajp/Co) relève « un manque de stratégie politique ».
« C’est un manque de lucidité. On pouvait faire mieux. Parce que c’est un manque à gagner pour l’image du pays, c’est une défiguration pour le pays, pour notre démocratie », a-t-il fait observer au cours de cette interview qu’il a accordée à l’hebdomadaire catholique « La Croix du Bénin » lorsqu’il se prononçait sur la détention de ces deux figures politiques. Le père Arnaud Éric Aguénounon martèle que « c’est une erreur politique que mettre en prison », Joël Aïvo et Reckya Madougou. Selon l’analyse du philosophe politique, l’actuel locataire de la Marina a fait l’option d’aller très vite dans ses actions. Aussi, n’a-t-il plus eu le temps de se conformer selon lui à des règles importantes en démocratie que : le dialogue, l’échange et les concertations pour aboutir à des consensus.
« Le président Patrice Talon a voulu aller trop vite et avec ça il est obligé de rester dans sa logique. Il est un homme cohérent et structuré. Il a commencé son mandat en ordonnant très tôt le déguerpissement des personnes des artères. Cette manière d’agir est une mauvaise stratégie politique », a analysé le prêtre catholique. Rappelons que, les 1er et 2 décembre dernier, l’Institut des Artisans de Justice et de Paix ,(Iajp/Co) avait tenu son symposium annuel autour du thème : « Droits socio-économiques en Démocratie et respect du bien public ». A l’issue des assises, un appel a été lancé comme l’année précédente à l’endroit des dirigeants et à la population. En six points, l’appel se résume à la construction de l’homme intégral en créant des conditions pour son épanouissement dans la société. A l’endroit du peuple, l’Iajp adresse une invitation à « l’entretien du bien public et du bien commun ».
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