La dernière décision de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) de suspendre le Niger suite au coup d’État du 26 juillet qui a renversé le président Mohamed Bazoum, soulève des questions cruciales sur l’avenir des relations entre la Francophonie et l’Afrique. Cette suspension, annoncée ce 20 décembre, survient dans un contexte où plusieurs pays africains réévaluent leur rapport à la langue française.
Des pays se détournent de la langue française
Le Niger, qui s’est tourné vers un renforcement des liens avec la Russie suite à l’expulsion de l’ambassadeur français et la rupture de plusieurs partenariats avec la France, suit un chemin emprunté par d’autres nations africaines. Des pays comme le Mali, le Maroc, le Burkina Faso et l’Algérie ont récemment modifié leur politique linguistique, réduisant le statut du français de langue officielle à langue de travail, reflétant ainsi un mouvement vers une plus grande indépendance linguistique et culturelle.
Cette tendance à l’éloignement de la sphère francophone pose des défis pour l’OIF. En maintenant sa position sur la suspension du Niger, l’organisation affirme son engagement pour la libération de l’ancien président. Cependant, cette décision pourrait aussi être perçue comme un facteur supplémentaire de prise de distance du Niger par rapport à la Francophonie, surtout dans un contexte où le pays cherche activement de nouveaux partenaires internationaux.
La CEDEAO, de son côté, a imposé des sanctions économiques sévères au Niger, soulignant la complexité des dynamiques régionales en Afrique de l’Ouest. Ces sanctions, combinées avec la suspension de l’OIF, pourraient potentiellement isoler davantage le Niger sur la scène internationale, l’encourageant à renforcer ses alliances en dehors de la sphère traditionnelle francophone.
Un changement en vue en Afrique
L’évolution des relations entre le Niger et la Francophonie, et entre l’Afrique et la France en général, met en lumière un changement dans le paysage géopolitique et culturel du continent. Avec la montée de nouvelles puissances comme la Russie en Afrique, les pays du continent semblent de plus en plus chercher à diversifier leurs relations internationales, ce qui pourrait conduire à une réduction de l’influence française, notamment sur le plan linguistique.
Alors que l’OIF défend ses valeurs de démocratie et de droits de l’homme, les pays africains, y compris le Niger, poursuivent une voie d’autonomie accrue, remettant en question l’influence traditionnelle de la langue française et ouvrant la voie à des changements politiques et culturels majeurs sur le continent.
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