Le Japon s’apprête à franchir une étape significative dans le domaine de l’énergie nucléaire avec la levée des restrictions de sécurité imposées à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, propriété de Tokyo Electric Power Company Holdings (TEPCO). Cette décision marque un tournant après plus de dix années de mise à l’arrêt de cette gigantesque infrastructure, conséquence directe de la tragédie de Fukushima survenue en 2011. Cette catastrophe avait déclenché une série de fermetures de centrales nucléaires à travers le pays, mais aussi suscité des inquiétudes quant à la sûreté des installations existantes.
Le complexe de Kashiwazaki-Kariwa, abritant sept réacteurs d’une capacité colossale de 8 212 mégawatts, s’impose comme le plus grand du genre à l’échelle mondiale. Cependant, depuis 2012, il était hors service suite à des problèmes de sécurité et aux exigences renforcées émanant des autorités de régulation nucléaire japonaises. Des manquements en matière de protection des matières nucléaires et des accès non autorisés dans des zones sensibles avaient conduit l’Autorité de régulation nucléaire (NRA) à imposer une interdiction à TEPCO en 2021.
La levée de cette interdiction par la NRA, bien que symbolique, soulève des questions quant à la sécurité et à la confiance dans la gestion de l’énergie nucléaire au Japon. Les événements tragiques de Fukushima, qui ont occasionné la mort ou la disparition de milliers de personnes, restent encore gravés dans les mémoires, suscitant des préoccupations persistantes quant aux risques potentiels encourus en cas de nouvel incident.
Le tremblement de terre de 2007 ayant partiellement endommagé la centrale avait déjà suscité des doutes quant à sa sécurité et renforcé les réticences des communautés locales. La catastrophe de Fukushima a ensuite engendré l’arrêt massif des réacteurs dans le pays, induisant des coûts de sécurité supplémentaires qui ont rendu la remise en service de nombreux réacteurs incertaine voire impossible.
Aujourd’hui, sur les 54 réacteurs japonais, seulement 12 ont été relancés conformément à des normes de sécurité plus strictes, alors que le gouvernement envisageait initialement de remettre en service plus de 20 autres réacteurs, un objectif qui apparaît désormais trop ambitieux. La réactivation de Kashiwazaki-Kariwa s’avère être un test crucial pour l’avenir de l’énergie nucléaire au Japon, suscitant des débats sur la nécessité de cette source d’énergie au regard des risques encourus.
Malgré la levée des restrictions par la NRA, TEPCO doit désormais obtenir l’approbation des autorités locales, dont la préfecture de Niigata, la ville de Kashiwazaki et le village de Kariwa, pour réactiver ses installations. Le président de la NRA, Shinsuke Yamanaka, a souligné que cette levée ne marquait que le début et que TEPCO devrait continuer à renforcer et améliorer ses mesures de sécurité.
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