Le FCFA fait actuellement couler beaucoup d’encre et de salive dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Dans ces pays, une grande partie de l’opinion publique associe le FCFA à un héritage colonial. Certains économistes africains estiment que le FCFA n’a pour seul but que de contrôler l’économie des pays qui l’utilise. D’autres par contre expliquent que le FCFA à de nombreux avantages qui permettent de stabiliser l’économie.
De nombreuses informations circulent autour du FCFA. Nos confrères de l’agence ecofin ont récemment indiqué que le FCFA est présentement plébiscité dans deux pays anglophones qui possèdent leurs propres monnaies. Il s’agit du Nigeria et du Ghana. Toujours selon Ecofin, le FCFA est dans le peloton de tête des devises les plus recherchées par les agents économiques résidant au Ghana et au Nigeria.
C’est le franc CFA de l’Afrique de l’Ouest qui est présentement très recherché. Qu’est-ce qui peut bien expliquer cette ruée vers une monnaie qui suscite autant de débats ? L’une des premières raisons est la forte stabilité qu’offre le FCFA. En outre, la devise qui est en vigueur au sein de l’espace UEMOA possède une convertibilité stable par rapport au naira et au cedi. Au Nigeria, la demande en FCFA est beaucoup plus forte. Le naira est en dégringolade depuis quelque temps maintenant et pour faire face au manque de liquidité, la demande pour le FCFA a littéralement explosé.
La première puissance économique du continent s’adosse à la monnaie de l’espace UEMOA pour amortir les impacts occasionnés par la dépréciation de la monnaie locale. Selon nos confrères d’Ecofin, 1000 FCFA peuvent rapporter jusqu’à 1875 nairas dans les bureaux de change de Lagos. Le Nigeria et le Ghana sont considérés comme les deux économies les plus fortes de l’espace CEDEAO. Paradoxalement, ce sont ces deux mastodontes qui possèdent des monnaies instables.
Cette situation a pour conséquence de maintenir l’économie sous la menace de l’inflation avec une augmentation drastique du coût de la vie. Actuellement, le naira et le cedi ne pèsent pas lourd face au dollar. Certes, la dépréciation du FCFA face à la monnaie américaine existe, mais elle est presque insignifiante (19 %) si on fait un parallèle avec le cedi ghanéen et le naira. En effet, ces deux devises ont perdu jusqu’à 90 % de leur valeur face au dollar.
Face à l’euro, le FCFA a conservé sa stabilité, ce qui n’est pas le cas pour les monnaies nigérianes et ghanéennes. A contrario, le naira et le cedi ont chuté de plus de 79 % devant la monnaie européenne. Au vu de ces éléments, doit-on se focaliser uniquement sur la monnaie pour juger du niveau de performance d’une économie ? Les pays africains qui utilisent le FCFA ne doivent-ils pas faire un diagnostic sans complaisance des forces et faiblesses de leur économie pour l’adapter aux réalités du 21ᵉ siècle ? Les questions ne manquent pas et en temps opportuns, les nations concernées sauront y répondre.
Laisser un commentaire