L’ancien président de la Cour Constitutionnelle du Bénin, Théodore Holo est de nouveau revenu sur le sujet relatif à la détention des opposants Reckya Madougou et le professeur Joël Aïvo. À la faveur d’un entretien qu’il a récemment accordé à Béninois Libéré Tv, le professionnel de droit s’est insurgé contre leur détention. Pour lui, l’intérêt du Bénin n’est pas d’avoir ses fils et filles en prison ou en exile. « Ce sont des cerveaux et des mains qui sont utiles pour contribuer au développement de ce pays. Moi, je pense qu’il est bon qu’il y ait une loi amnistie. Que l’Assemblée soit responsable et pense dans le sens de la décrispation. Sinon, c’est des épines que nous contribuerons à traîner dans nos pieds », a déclaré l’ancien président de la Cour Constitutionnelle.
Ce fut le moyen pour lui, lors de cette interview, de revenir sur l’option qui a été faite sous le régime de Mathieu Kérékou. Pour lui, le Prpb, dans le but de décrisper l’atmosphère, a amnistié les détenus politiques et autorisé le retour au pays des exilés politiques. Ces derniers auraient ainsi pris une part active à la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation.
« Le Président Kérékou a bénéficié d’une loi d’Amnistie en avril 1991 malgré tous les torts qu’il a faits depuis 1972. N’oubliez pas qu’il avait dit qu’il allait marcher sur des cadavres. N’oubliez pas un ministre de l’Intérieur qui a tué dans les circonstances qu’on ne s’explique pas. N’oubliez pas tous ceux qui avaient été emprisonnés. Malgré tout cela, il a été sincère dans l’exécution des décisions de la Conférence Nationale et a accepté sa défaite lors des élections », s’est-il rappelé avant de revenir sur la situation des détenus et exilés politiques béninois.
Il a mis ensuite un accent particulier sur le rôle de l’opposition dans le système politique démocratique. Il estime que ceux qui sont en détention actuellement avaient voulu être candidats à l’élection présidentielle. « Dites-moi la personne que le professeur Aïvo a tuée ? Il a été traité de terroriste. Dites-moi la personne que Reckya Madougou a tuée ? » s’est-il interrogé tout en concluant qu’être candidat à une élection présidentielle n’était pas un crime. Le professeur Théodore Holo n’a pas manqué de revenir sur le rejet de la loi sur l’amnistie par la Commission des Lois à l’Assemblée Nationale. Il note que la raison évoquée n’est pas valable. Il estime que les débats parlementaires auraient pu permettre de parfaire la loi afin qu’elle soit meilleure.
Rappelons que, ce n’est pas la première fois qu’il démontre formellement son opposition à la détention ou l’exile des hommes politiques béninois. Récemment, lors d’une interview, il a rappelé le rôle qu’il avait joué pour la liberté de Patrice Talon. « Je n’ai jamais été partisan de l’emprisonnement des opposants. Je vous ai parlé tout à l’heure de la convivialité de la compétition électorale et je vous ai parlé également du droit de l’opposition de critiquer et de faire des propositions alternatives tout en respectant l’autorité. Donc par conséquent, je suis favorable à ce que les opposants ne passent pas leur temps en prison », a-t-il martelé au cours de cette sortie médiatique qu’il a faite sur Esae Tv.
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