Le professeur Théodore Holo revient sur le conflit entre l’actuel président de la République du Bénin et son prédécesseur et fait surtout des confidences sur l’arrestation et la libération de Patrice Talon en avril 2012. En sa qualité du président de la Cour constitutionnelle sous Yayi, Théodore Holo dit être intervenu dans ce dossier avec l’implication des autres présidents d’institution sans pour autant dévoiler les raisons qui sous-tendaient l’arrestation de l’homme d’affaire.
Le professeur de droit l’a fait savoir ce samedi 6 janvier 2024 dans un entretien qu’il a accordé à ESAE TV. « Quand monsieur Talon Patrice était en difficulté avec le président Yayi Boni, qu’il a été enfermé au commissariat (…), à la demande du président de la Cour suprême Batoko qui m’a accompagné, j’ai rencontré le Président Yayi Boni pour plaider pour sa libération.Il a donné son accord », confie l’ancien président de la Cour constitutionnelle.
Grâce à l’implication des présidents d’institution, l’ancien magnat du coton a été libéré. Le professeur Théodore Holo s’est aussi rappelé qu’il s’est rendu au domicile de l’homme d’affaire pour annoncer à sa femme que son mari sera libéré. « J’ai dit à sa femme que le soir même son mari sera libéré. Malheureusement, il n’a pas été libéré le soir-là. Il a été libéré le lendemain », témoigne Théodore Holo qui a tenu à préciser que le président Patrice Talon, après sa libération était aller leur témoigner sa reconnaissance à Porto-Novo, à l’occasion d’une rencontre des présidents d’institution.
Le professeur Holo a regretté tout de même l’attitude de certains béninois qui avaient pensé qu’il aurait reçu de l’argent de l’homme d’affaire dans cette médiation. «J’ai appris que mon compte a été vérifié, comme il n’y avait rien là-dessus, ils étaient rassurés », a-t-il fait savoir.
Il faut rappeler que lors d’un entretien exclusif diffusé sur la télévision national, le président Patrice Talon a déclaré qu’il n’a jamais demandé pardon à son prédécesseur dans l’affaire d’empoisonnement. Lors d’un point de presse tenue à Cotonou le 29 décembre 2023, les anciens députés soutenant les actions du Chef de l’Etat ont affirmé que « Talon n’a jamais demandé pardon à Yayi Boni ».
Bien au contraire, « Yayi Boni, pendant cette période trouble de 2012 jusqu’en 2016, avait perdu toutes les batailles qui l’opposaient à Talon tant sur le plan juridique à l’intérieur du Bénin que sur le plan juridique à l’extérieur de notre pays, en France notamment mais également sur le plan politique », a déclaré Sèdami Mèdégan Fagla, porte-parole des anciens députés.
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