L’Assemblée nationale se prépare à des moments cruciaux alors que la Commission des lois, de l’administration et des droits de l’homme se réunit pour examiner une proposition de loi spéciale. Il s’agit en effet de plusieurs sujets qui seront abordés dont l’amnistie et/ou l’abandon des poursuites judiciaires à l’égard de personnalités politiques. Ces questions sensibles seront discutées sur trois jours, du 3 au 5 janvier 2024. La proposition de loi, examinée à la lumière d’allégations de faits criminels, délictuels et contraventionnels entre 2017 et aujourd’hui, suscite déjà des débats passionnés.
Des doléances exprimées par Boni Yayi
La question de savoir si les acteurs du monde politique béninois devraient bénéficier ou non d’une amnistie divise l’opinion publique ainsi que les membres de la commission. Le calendrier serré des séances témoigne de l’urgence et de la complexité des sujets à l’ordre du jour. Notons que ce débat crucial intervient à la suite des doléances exprimées par l’ancien président Boni Yayi lors de sa rencontre avec le président Patrice Talon le lundi 27 novembre 2023.
La question de l’amnistie était l’une des pierres angulaires de son panier de doléances. L’occasion avait été pour l’ancien chef de l’État de mettre sur la table de discussion le dossier de son ex-ministre de la Justice, Reckya Madougou, emprisonnée. « Président, je demande pardon pour Reckya Madougou. Comprenez le sens de mon pardon » avait-il plaidé. Face à ce plaidoyer, l’actuel locataire de la Marina exclut toute grâce présidentielle en faveur de Reckya Madougou, ancienne ministre de la Justice.
« Monsieur le Président Boni Yayi, je vous ai déjà dit que je ne compte pas gracier Reckya Madougou » avait affirmé le président Talon sur un ton ferme, tout en ajoutant : « Si les acteurs politiques ne doivent pas rendre compte de leurs actes, ce n’est pas bien (…). Laissons un code à la République. Parfois le pardon peut être une faute ».
Laisser un commentaire