L’Afrique, dotée d’abondantes ressources minières, se trouve face à un paradoxe économique notable. Malgré la présence de minéraux cruciaux tels que l’or, le diamant, l’uranium, et des métaux rares, le continent peine à développer une industrie de transformation locale. Cette situation entraîne un scénario où les matières premières sont exportées à bas prix pour être transformées ailleurs, souvent dans des pays développés, puis réimportées sous forme de produits finis à des coûts plus élevés.
Cette dynamique perpétue une dépendance économique et limite les opportunités de création de valeur ajoutée et d’emplois qualifiés sur le continent africain. Le défi réside donc dans la mise en place d’infrastructures et de politiques favorisant le développement industriel, afin que l’Afrique puisse pleinement bénéficier de ses richesses naturelles.
Les données changent
Plusieurs pays se lancent depuis quelques années dans la transformation des matières premières et produits agricoles sur place. Et la donne ne fait que se renforcer.
Le Burkina Faso s’apprête à franchir une étape cruciale dans son secteur minier avec le lancement officiel des activités de l’usine de traitement des résidus miniers, prévu pour le 23 janvier 2024. Nichée dans la zone industrielle de Kossodo à Ouagadougou, cette installation baptisée Golden Hand s’engage à extraire les métaux précieux restants des résidus miniers. Ce lancement, placé sous le haut patronage du président Ibrahim Traoré, marque une avancée significative dans la gestion des ressources minières du pays.
L’objectif principal de l’usine Golden Hand est d’optimiser l’extraction des substances précieuses, contribuant ainsi à renforcer le contenu local dans le secteur minier burkinabè. Cela intervient dans un contexte où le gouvernement, après la saisie de 32 conteneurs de charbon fin en 2018 et les soupçons de dissimulation d’or et d’argent dans ces résidus, a accéléré la concrétisation de ce projet. La collaboration avec la société Essakane garantira au Burkina Faso l’accès à plusieurs centaines de tonnes de charbon fin, en plus des résidus provenant des différentes unités minières du pays.
En mettant en service cette usine novatrice, le gouvernement burkinabè entend également encadrer plus strictement le traitement des résidus miniers sur son territoire. Ces mesures visent à assurer non seulement la production mais aussi la transformation et la commercialisation de l’or, renforçant ainsi la transparence et la responsabilité dans le secteur minier. Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large de développement durable et de gestion responsable des ressources naturelles du Burkina Faso.
Dans le cadre de ce processus, le gouvernement a déjà pris des dispositions pour la mise en place d’une raffinerie d’or, prévue pour août 2024. L’établissement de cette première usine de raffinage témoigne de la volonté du Burkina Faso de valoriser ses ressources aurifères sur place, plutôt que de les exporter brutes. Ce pas en avant est une étape cruciale vers une exploitation minière plus durable et une contribution significative au développement économique du pays
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