Le ministre béninois des affaires étrangères Olushegun Bakari et ses homologues du Togo et de la Sierra Léone sont depuis quelques heures en terre nigérienne. C’est dans le cadre des négociations que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a engagé avec la junte au pouvoir pour une sortie de crise. Ce déplacement des émissaires de l’institution de la Cedeao sur Niamey s’inscrit en droite ligne des résolutions prises à l’issue du 64e sommet des Chef d’Etat et de gouvernement tenu le 10 décembre 2023 à Abuja. Au cours de ce sommet, un comité de médiation avait été mis en place.
Ce comité est composé de Faure Gnassingbé et le Général Maada Bio respectivement présidents du Togo et de la Sierra-Léone et d’un représentant du Bénin et Nigéria. La principale mission de ce comité est de dialoguer avec la junte et d’autres parties prenantes, en vue de convenir d’une courte feuille de route de transition et de mettre en place des organes de transition. Il est aussi question pour les membres du comité de faciliter la création d’un mécanisme de suivi et évaluation de la transition en vue du rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel. Selon Bip Radio, le chef de la diplomatie béninoise et les autres membres de la délégation auront une séance de travail avec les autorités de la transition.
Ils auront aussi à échanger avec le président déchu dont la libération est une exigence majeure pour la Cedeao. Cette mission assignée au comité de médiation mis en place par la Cedeao porte déjà ses fruits. En témoigne la libération de Salem Bazoum, le fils de Mohamed Bazoum le lundi 8 janvier 2024 grâce à l’intervention du président togolais Faure Gnassingbé. Le général Abdourahamane Tiani, l’actuel homme fort de la transition nigérienne a accepté de le libérer « à titre humanitaire », a rapporté dans un communiqué le ministère des affaires étrangères du Togo.
Renversé le 26 juillet 2023 par un coup d’Etat, Mohamed Bazoum et les autres membres de sa famille sont toujours en résidence surveillée. Leur libération reste donc une priorité pour l’institution sous-régionale. Sur la base des résultats des discussions du comité des chefs d’État avec le Cnsp, la conférence pourra envisager un assouplissement progressif des sanctions imposées au Niger, selon les résolutions du dernier sommet de la Cedeao. Mais si la junte au pouvoir ne se conforme pas aux conclusions des discussions avec le comité, la Cedeao maintiendra l’ensemble des sanctions, et elle demandera à l’Union africaine et à ses partenaires d’appliquer les sanctions ciblées à l’encontre des membres du Cnsp et de leurs associés.
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