Au Sénégal, la récente annonce de la liste officielle des candidats à la présidentielle a été marquée par l’absence notable de Karim Wade. Cette exclusion a suscité de vives réactions, en particulier de la part des partisans de Wade et du Parti Démocratique Sénégalais (PDS). Fils de l’ex-président Abdoulaye Wade, Karim Wade a été confronté à un obstacle juridique important : sa double nationalité franco-sénégalaise. La constitution sénégalaise exige que les candidats à la présidence soient exclusivement de nationalité sénégalaise, une condition qui a poussé Wade à renoncer officiellement à sa nationalité française, comme en témoigne le décret paru dans le Journal Officiel français.
Cependant, le Conseil constitutionnel a estimé que Wade était encore français jusqu’au 16 janvier, date de publication du décret. Cette interprétation a entraîné son exclusion de la liste des candidats éligibles, une décision qui est un coup dur pour ses ambitions présidentielles. Maguette Sy, le mandataire de Wade, a exprimé son incompréhension, soulignant que l’équipe avait fourni toutes les pièces nécessaires en temps voulu. Pour beaucoup, cette situation révèle les complexités et les défis du système politique sénégalais.
En réponse à son exclusion, Karim Wade a dénoncé sur les réseaux sociaux ce qu’il considère comme une « atteinte à la démocratie ». Il a relaté les épreuves qu’il a subies au cours des douze dernières années, y compris son procès, son emprisonnement et son exil. Sa décision de faire appel auprès de la Cour de justice de la Cédéao indique son intention de contester cette décision sur le plan international, tout en restant engagé dans la lutte politique à l’intérieur du Sénégal.
Les députés du PDS ont également réagi en annonçant leur intention de demander la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire. Cette commission serait chargée d’examiner les allégations de conflits d’intérêts et de collusion au sein du Conseil constitutionnel. Karim Wade a soutenu cette initiative, tout en affirmant son intention de participer à l’élection présidentielle, laissant ouverte la question de son rôle exact dans le processus électoral à venir.
La situation d’Ousmane Sonko, un autre candidat écarté, et celle de son remplaçant potentiel, Bassirou Diomaye Faye, emprisonné pour des accusations en attente de jugement, illustre la volatilité de la scène politique sénégalaise. Ces événements soulèvent des questions critiques sur l’équité et la transparence des élections dans le pays.
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