Le professeur Mahougnon Kakpo, président du Comité des rites Vodun au Bénin a profité d’une rencontre avec les hommes des médias ce lundi 8 janvier dans le cadre de la première édition des « Vodun days » pour faire quelques clarifications sur l’événement ainsi que la vision qui le sous-tend. L’ancien ministre de l’Enseignement secondaire n’a pu s’empêcher de lancer quelques piques subtiles à l’endroit de Boni Yayi sans toutefois jamais mentionner son nom.
Le 1er rendez-vous international des Arts, de la Culture et de la Spiritualité Vodun aura lieu les 9 et 10 janvier 2024 à Ouidah au Bénin. En marge de cet événement, le professeur Mahougnon Kakpo était face aux hommes des médias. Il a tenu à mettre l’accent sur certains mots qui, selon lui, déprécient la religion « vodun ». « Le comité des rites vodun a également pour mission de déconstruire les éléments de langage qui avaient été portés sur le vodun qui décrédibilisaient la religion », martèle le député de la 9ᵉ législature. Il indique par exemple que l’appellation « adepte de vodun » utilisée pour désigner une personne qui pratique la religion vodun est péjorative.
L’écriture réelle du « Vodun »
Aussi, propose-t-il les termes tels que : « fidèle du vodun ou vodunsi ». « On ne dit jamais nulle part, adepte du christianisme ou adepte de l’Islam. On dit les fidèles de l’Islam », a-t-il poursuivi. Par la suite, il a fait savoir que, l’écriture retenue désormais est le « vodun » qui est différent du « vodoun » ou du « vaudoun ». « Ce que nous labellisons, c’est le Vodun parce que cela a un sens pour nous qui s’origine du Fâ. Il est l’une des humanités classiques de chez nous qui porte la gnose de notre contrée. C’est le Fâ qui a donné le terme Vodun », indique-t-il face aux journalistes. Pour lui, certains avaient l’objectif de déconstruire la pratique initiale, religieuse des peuples « Adja-tado ». Cette mission passait par la décrédibilisation du discours dans la mentalité. Il estime que l’époque du président Patrice Talon s’inscrit dans la rationalité scientifique mais également l’inscription de la culture béninoise dans l’espace culturel mondial.
Un jour supplémentaire pour le « Vodun »?
Le président du Comité des rites Vodun au Bénin a profité de cette occasion pour évoquer les réflexions sont en cours dans le but de pérenniser les acquis dans ce secteur sur le plan législatif. Il fait également savoir qu’il est probable que la célébration du 10 janvier puisse s’étendre à l’avenir jusqu’au lendemain, comme pour les fêtes de Pâques et de Pentecôte pour le christianisme. « A partir du moment où, nous faisons cette première expérience des 9 et 10, le 10 étant déjà constitutionnel, nous verrons peut-être s’il n’était pas nécessaire de mettre les gens au repos le jour qui va suivre », annonce-t-il pour évoquer la réflexion qui est en cours dans le but de constitutionnaliser un jour supplémentaire pour la fête du vodun.
Le cas Yayi…
« Cette fête, selon le président de la république au pouvoir, connaît différentes fortunes. Nous avons vu ici pendant dix ans, à la veille de cette fête, le président de la République fuir le pays », a-t-il rappelé pour faire référence au régime du président Boni Yayi sans jamais réellement mentionner son nom. L’actuel patron de la formation politique Les Démocrates n’a jamais assisté aux célébrations du 10 janvier durant ses deux mandats. Si au cours des 9 premières années, il était en dehors du territoire national, il a préféré se faire représenter par son premier ministre, Lionel Zinsou le 10 janvier 2016.
Laisser un commentaire