L’actualité relative à l’organisation des « Vodun Days » continue de défrayer la chronique au Bénin. Alors qu’il avait été invité sur l’émission « Géostratégie » de la Radio nationale, le Père Eric Aguénounon, philosophe politique, analyste politique et écrivain –essayiste et Directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP) s’est également prononcé sur cette actualité. Pour l’homme de Dieu, les organisateurs devraient, en plus de tout ce qui a été fait, mettre un accent particulier sur le volet intellectuel du « Vodun ».
Le volet intellectuel
Il estime en effet que, plusieurs travaux de recherches ont été effectuées et ne sont pas exploitées. « Le regard de l’État central qui a organisé les « Vodun Days » doit se tourner vers les chercheurs, les universitaires. Il y a beaucoup de thèses de doctorat ou des mémoires de master qui sont sur ces sujets-là. Il y a aussi beaucoup en agronomie, en sociologie ou en anthropologie qui ont travaillé. Il faut qu’on puisse regrouper toutes ces recherches, tous ces sachants pour les valoriser, les encourager », a suggéré l’invité de Gédéon Vegba.
« En même temps qu’on investit dans le cultuel, le culturel, dans l’artistique, il faut qu’on investisse également dans l’intellectuel qui est au cœur du vodun. Pour moi, ça aussi peut être exporté et doit être exporté. Quand vous tapez « Vodun » sur Google, vous retrouvez beaucoup de recherches, beaucoup de thèses. Mais est-ce que tout ça, c’est valorisé ? Est-ce que quand on organise un colloque à Abomey-Calavi, est-ce qu’il est célébré autant que les « Vodun Days » qui sont en cours ? », a poursuivi par la suite le Directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP).
Le « magico-sorcier »
L’homme de Dieu, sans langue de bois, a par ailleurs donné son avis sur le « Vodun » et surtout ce qu’il faut corriger. Pour lui, il est important de faire la différence entre la religion « Vodun » et ce qu’il appelle le « magico-sorcier ». Ce second pan de la chose donne, selon lui, une mauvaise image de l’homme Béninois qui est perçu comme un « sorcier ». Il estime que, ce côté « magico-sorcier » enlève à la religion Vodun ce qu’elle a d’important. « Je voudrais que le « Vodun » quitte un peu les cavernes des ténèbres et qu’il vienne à la lumière. Que la violence, la terreur qui lui est affectée disparaisse un peu pour que le vodun soit beaucoup plus dépouillé et qu’on sente réellement cette recherche de l’être suprême à travers les réalités de la Nature », a souhaité le Père Eric Aguénounon.
Cette intervention du Directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP) intervient dans un contexte où le président Patrice Talon a soulevé la nécessité de déconstruire les préjugés liés à cette religion. « Nous voulons aussi parvenir à déconstruire tout ce qui a été à tort dépeint négativement, tout ce qui a été dit sur la religion Vodun, en disant que cette religion est l’émanation du mal et consort », avait déclaré l’actuel patron de la Marina lors d’une interview qu’il a accordée à la presse internationale.
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