Dans quelques jours, les députés de la 9ème législature entreront de plain-pied dans l’examen de la proposition de la révision de la constitution béninoise. Passera ? Ne passera pas ? Nul ne peut faire un pronostic exact. Cependant, de nombreux indices tendent à faire croire que l’initiateur de cette proposition de loi Assan Séibou est en mission, dans un plan savamment orchestré par le régime en place. Tout le monde ou presque, connaît la fable « Le lièvre et la tortue » de Jean La Fontaine. L’histoire met en scène un lièvre se moquant d’une tortue à cause de sa lenteur. La tortue le défia dans une course pour prouver qu’elle n’est pas si lente. Et nous connaissons tous la morale de cette histoire : rien ne sert de courir, il faut partir à point ! Sauf que le lièvre dont il s’agit ici n’a pas quatre pattes. Il a deux jambes fortes et solides. Il ne songe pas à courir le plus rapidement et le plus longtemps possible. Il a une mission bien précise sur un terrain bien déterminé : l’Assemblée nationale.
Il s’appelle Assan Séibou, né vers 1967 à Copargo dans le département de la Donga, marié et père de quatre enfants. Il a fait ses études universitaires à Abomey-Calavi et en est sorti avec plusieurs diplômes. Il est reconnaissable avec ses tenues traditionnelles haoussa et son couvre-chef Kufi. Elu plusieurs fois député, il a remplacé le ministre Abdoulaye Bio Tchané de l’Assemblée nationale suite à la démission de celui-ci. Président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle Bloc républicain, c’est lui qui porte la proposition de loi portant révision de la loi fondamentale du Bénin inscrit au point 11 de l’ordre du jour de la session ordinaire de cette année de l’Assemblée nationale dont il prétend être le « seul » initiateur. En réalité, l’honorable Assan Séibou, joue le rôle de « lièvre » dans cette entreprise de remise en cause une fois encore, de la loi fondamentale que le peuple béninois s’est librement octroyé par référendum en 1990 et modifiée par l’Assemblée nationale monocolore en 2019. Une proposition de loi, rejetée par la plus grande partie du peuple, par l’opposition et la majorité des acteurs politiques et intellectuels béninois.
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