C’est un événement qui marque une étape significative dans le débat sur l’euthanasie aux Pays-Bas, l’ancien premier ministre Dries van Agt et son épouse Eugénie, tous deux âgés de 93 ans, ont choisi de mettre fin à leurs jours ensemble. Ce choix, conforme à la législation néerlandaise, souligne la possibilité offerte aux couples de recourir à l’euthanasie de manière conjointe, un phénomène en hausse dans le pays.
Dries van Agt, figure emblématique de la politique néerlandaise, a servi en tant que premier ministre de 1977 à 1982 sous l’étiquette du parti chrétien-démocrate CDA. Après avoir quitté la sphère politique, il s’est engagé dans la diplomatie, représentant l’Union Européenne au Japon et aux États-Unis. Sa contribution ne s’est pas arrêtée là ; il a également fondé le Rights Forum, un centre de recherche axé sur les relations entre Israël et les Palestiniens.
La nouvelle de leur décès a été annoncée par le Rights Forum, précisant que le couple s’était éteint “main dans la main” à Nimègue, laissant derrière eux un héritage de complicité et d’amour inébranlable après 70 ans de vie commune. Cette union jusqu’au dernier souffle témoigne de leur engagement mutuel et de leur volonté de ne pas être séparés, même face à la maladie.
L’euthanasie en duo, bien que légale depuis 2002 aux Pays-Bas, reste une pratique relativement rare, avec les premiers cas officiellement recensés en 2020. Depuis lors, le nombre de couples choisissant cette voie a progressivement augmenté, soulignant un changement dans la perception et l’acceptation de l’euthanasie au sein de la société néerlandaise.
Le parcours de van Agt n’a pas été sans épreuves ; une hémorragie cérébrale en 2019 l’a laissé avec des séquelles importantes. Cet événement a sans doute influencé sa décision et celle de son épouse, confrontés à la perspective d’une vie diminuée par la maladie. Leur choix met en lumière les questions éthiques et personnelles entourant l’euthanasie, en particulier lorsque les individus sont confrontés à des maladies incurables et débilitantes.
Ce cas illustre la complexité et la sensibilité du débat sur l’euthanasie, révélant les diverses facettes de la législation néerlandaise en la matière. Alors que le pays continue de jouer un rôle de pionnier dans l’adoption de lois progressistes sur l’euthanasie, l’histoire de Dries et Eugénie van Agt rappelle l’importance de considérer la dignité, l’autonomie et le choix personnel au cœur de ces discussions difficiles.
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